Les pays européens ont accepté lundi pour ne plus négocier individuellement avec le constructeur automobile General Motors d'aides publiques dans le cadre de la restructuration de sa filiale Opel, mais de coordonner leur réponse la semaine prochaine.
Tous les participants à une réunion européenne sur l'avenir du constructeur automobile, organisée lundi à Bruxelles, "se sont mis d'accord: il n'y aura plus de négociations individuelles avec GM", mais une réponse coordonnée "qui sera discutée entre les Etats membres le 4 décembre", a indiqué le chef du gouvernement flamand Kris Peeters à la sortie de cette réunion.
La région de Flandre, en Belgique, est en pointe sur le dossier, car elle accueille la seule usine belge d'Opel, à Anvers, et celle-ci semble être l'une des plus menacées en Europe.
"Tous les pays se sont engagés à ne rien promettre avant que le plan de restructuration soit présenté", a aussi indiqué le représentant du ministère allemand de l'Economie, Jochen Homann.
Il a précisé que ce plan devrait être annoncé "dans une à deux semaines", tandis que M. Peeters a parlé de "la fin de la semaine".
"C'est très important qu'il y ait enfin une coordination au niveau européen", et "que GM sache que l'Europe va réagir de manière coordonnée, et pas individuelle", a souligné M. Peeters. "Ils ne peuvent pas jouer un Etat membre (de l'UE) contre un autre", a-t-il dit.
"Il est essentiel d'éviter une course aux subventions entre les Etats membres", a aussi souligné la Commission européenne lundi dans un communiqué. "J'ai l'impression que nous allons l'empêcher", a estimé Jochen Homann.
Plusieurs pays européens, Belgique et Royaume-Uni en tête, avaient critiqué à plusieurs reprises le cavalier seul de l'Allemagne sur le dossier Opel.
Le commissaire européen à l'Industrie, l'Allemand Günter Verheugen, à l'initiative de la réunion de lundi, a jugé "alarmantes" les promesses d'argent faites en coulisses à GM par différents pays pour sauver les emplois d'Opel sur leur sol.
"Le risque est grand que GM essaie, sur la base d'un manque de transparence au niveau européen, d'en obtenir le plus possible de la part des gouvernements", a-t-il prévenu dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel paru lundi.
Le patron intérimaire de GM Europe Nick Reilly, également présent à la réunion de lundi, a indiqué avoir présenté son plan de restructuration "en termes généraux", mais vouloir en discuter d'abord avec les salariés.
Il a répété compter sur le soutien financier des gouvernements concernés pour restructurer sa filiale européenne, mais affirmé que GM avait "déjà un plan" qui "ne sera pas influencé par l'argent donné par un quelconque gouvernement".
GM a chiffré son plan de restructuration à 3,3 milliards d'euros, mais n'en a toujours pas précisé les détails, disant seulement vouloir supprimer 9.000 à 10.000 emplois sur un total de 50.000 en Europe.
Des représentants britanniques et polonais notamment participaient également à la réunion de Bruxelles, de même que les commissaires européens à la Concurrence Neelie Kroes et à l'Emploi Vladimir Spidla.