Le Premier ministre britannique David Cameron fera en sorte que les intérêts britanniques soient "protégés et renforcés" en cas de changement du traité européen pour réformer la zone euro, a-t-il affirmé vendredi après un déjeuner de travail avec Nicolas Sarkozy.
Avec le président français, il a été question "de la crise dans la zone euro qui a des répercussions négatives sur l'économie britannique et de la nécessité d'un succès du prochain sommet européen" des 8 et 9 décembre, a affirmé M. Cameron, qui s'exprimait à Paris à la Gare du Nord, juste avant d'embarquer dans un train pour Londres.
"La zone euro a besoin que les institutions (européennes) soutiennent la devise afin de convaincre les marchés qu'elles ont la puissance de feu pour le faire", a dit le Premier ministre britannique, dans une allusion la possibilité d'une intervention massive de la Banque centrale européenne (BCE) sur le marché de la dette.
"La deuxième chose fondamentale est la compétitivité réelle dans l'ensemble de la zone euro afin qu'elle fonctionne correctement", a-t-il poursuivi.
"Aucune de ces deux choses ne nécessite un changement de traité. Mais je serai très clair, si changement de traité il y a, alors je ferai en sorte que cela protège et renforce les intérêts britanniques", a-t-il déclaré, sans plus de détails, alors que son pays ne fait pas partie de la zone euro.
Un changement du traité de Lisbonne, même s'il ne concernait que le fonctionnement de la zone euro, impliquerait néanmoins une ratification à l'unanimité des vingt-sept pays de l'UE.
L'aile la plus eurosceptique du parti conservateur britannique réclame un rapatriement de compétence en matière sociale et de régulation financière de Bruxelles à Londres, même si David Cameron semble lui vouloir éviter l'affrontement.
Jeudi soir à Toulon, le président Sarkozy a affirmé que la France militait "avec l'Allemagne pour un nouveau traité" et qu'il fallait "plus de discipline, plus de solidarité, plus de responsabilité assumées devant les peuples, un véritable gouvernement économique".
Par ailleurs, MM. Cameron et Sarkozy ont parlé de la Syrie et de l'Iran.
Cette rencontre a été "l'occasion de remercier le président Sarkozy pour l'aide apportée par la France au personnel de notre ambassade à Téhéran", saccagée mardi par des manifestants iraniens.
"Nous avons également discuté de l'augmentation de la pression sur l'Iran avec de nouvelles sanctions" après un nouveau rapport de l'AIEA présentant des éléments "crédibles" selon lesquels indiquant l'Iran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique, ce que nie Téhéran.
Les Occidentaux sont favorables à de nouvelles sanctions, mais les Chinois et les Russes y sont fermement opposés.
Les deux dirigeants ont également jugé nécessaire de mettre de "très fortes pressions" sur la Syrie, où plus de 4.000 personnes sont mortes dans les violences depuis mars, dont 307 enfants, selon l'Onu.
Ce déjeuner de travail remplaçait le sommet annuel franco-britannique, prévu vendredi mais finalement repoussé début 2012, selon Londres.