La Bourse de Tokyo a terminé mardi en forte baisse de 2,21%, chutant à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, les investisseurs s'inquiétant pour la croissance mondiale et la dette européenne.
A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 193,89 points à 8.590,57 points. Il n'avait pas fini aussi bas depuis le 28 avril 2009, à la fin de la phase aiguë de la crise financière internationale.
L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 1,93%, lâchant 14,62 points à 741,20 points.
L'activité a été moyenne, avec 2,1 milliard d'actions échangées sur le premier marché.
La Bourse de Tokyo a suivi le mouvement des places européennes, bien que de façon moins dramatique. Les Bourses du Vieux continent ont plongé lundi, perdant jusqu'à plus de 5%. Le marché américain était resté fermé pour sa part en raison d'un jour férié.
"Le problème de la dette grecque est la principale inquiétude des investisseurs", a souligné Hideyuki Ishiguro, un gestionnaire d'une maison de courtage japonaise cité par Dow Jones Newswires, notant qu'Athènes allait devoir prochainement rembourser des échéances.
"Il est difficile d'acheter des actions avant de savoir comment cela va se passer", a-t-il expliqué.
Comme leurs homologues européennes la veille, les valeurs bancaires nippones ont souffert, Mitsubishi UFJ Financial Group a cédé 2,69%% à 325 yens, Mizuho Financial Group 1,78% à 110 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 3,40% à 2.098 yens.
Le groupe de services financiers Nomura, l'une des 17 institutions financières poursuivie aux Etats-Unis pour des fraudes liées au "subprime" (crédit hypothécaire à risque), a été particulièrement attaqué et a chuté de 5,52% à 291 yens.
Les fabricants d'électronique ont aussi dévissé, plombés par les perspectives moroses de la croissance mondiale, notamment les craintes de récession aux Etats-Unis.
Ils ont pâti de surcroît d'une nouvelle hausse du yen face à l'euro, les investisseurs fuyant la monnaie unique à cause des problèmes d'endettement du Vieux continent. La monnaie japonaise évoluait à proximité de son plus haut niveau depuis six mois face à l'euro, autour de 108 yens pour un euro, ce qui lamine la compétitivité des entreprises nippones en Europe.
Sony est tombé à son plus bas niveau de l'année et a clôturé en recul de 2,44% à 1.522 yens, Panasonic de 3,44% à 759 yens, Canon de 1,57% à 3.450 yens et Sharp de 2,64% à 590 yens.
Pour les mêmes raisons, les constructeurs d'automobiles ne s'en sont guère mieux tirés: Toyota a rétrogradé de 1,33% à 2.605 yens, Nissan de 3,25% à 655 yens et Honda de 2,09% à 2.339 yens.
Le conglomérat industriel Toshiba a plongé de son côté de 5,11% à 297 yens, après la publication d'articles de presse affirmant que l'entreprise négociait avec l'américain Shaw Group pour lui racheter ses 20% du spécialiste du nucléaire Westinghouse, afin d'y monter à 87% du capital.
"Cette décision pourrait être vue favorablement si elle avait été prise avant l'accident nucléaire" de Fukushima, a relevé Toshiyuki Kanayama, courtier chez Monex.
"Mais elle est difficile à comprendre au moment où l'image du nucléaire au Japon est aussi mauvaise", a-t-il ajouté, tout en reconnaissance que la demande restait forte pour ce type d'énergie aux Etats-Unis et dans les pays émergents.
Les opérateurs ont trouvé quelque refuge dans des valeurs dites "défensives": les compagnies d'électricité comme Tokyo Electric Power (+1,31% à 384 yens) et les firmes de la distribution comme Seven and I Holdings (+1,08% à 2.055 yens).