L'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a déploré mardi "les pertes post-récolte" en grains, atteignant environ quatre milliards de dollars par an pour l'Afrique sub-saharienne et mettant en jeu sa sécurité alimentaire.
Dans un rapport conjoint intitulé "Aliments perdus: le cas des pertes de grains post-récolte en Afrique subsaharienne" la FAO, dont le siège est à Rome, et la Banque mondiale (BM) préconisent des investissements dans des technologies post-récolte.
"Les denrées alimentaires perdues pourraient combler les besoins minimum annuels d'au moins 48 millions de personnes", affirme Maria Helena Semedo, haute responsable de la FAO, dans un communiqué.
Selon les estimations du Système d'information africain sur les pertes post-récolte, les pertes en grains qui surviennent avant les procédés de traitement et de transformation varient de 10% à 20%.
La valeur totale des pertes post-récolte en Afrique subsaharienne serait de 4 milliards de dollars par an, soit l'équivalent de la valeur des importations céréalières de la région sur un an.
Les pertes se produisent lorsque le grain se décompose ou est infesté par des parasites, des champignons ou des microbes.
Mais les pertes physiques ne sont qu'une partie de l'équation. Les pertes peuvent également être d'ordre économique lorsque les prix sont bas et l'accès aux marchés est faible du fait de la mauvaise qualité des céréales.
"L'Afrique ne peut pas se permettre de perdre 20% de sa production de céréales", a déclaré Jamal Saghir, Directeur du Département du développement durable de la BM pour la région Afrique. "La réduction des pertes est de plus en plus reconnue comme faisant partie d'une approche intégrée en vue de permettre à l'agriculture de réaliser pleinement son potentiel", a-t-il ajouté.
Une variété de pratiques et de technologies sont disponibles pour réduire les pertes post-récolte, notamment les conteneurs de stockage tels que les sacs scellés hermétiquement et les silos métalliques.
Bien qu'un certain nombre de ces technologies aient fait leurs preuves en Asie, des recherches et des essais supplémentaires sont nécessaires pour identifier des interventions adaptées aux conditions locales en Afrique.
Pour réussir, les interventions doivent tenir compte des conditions locales et des pratiques, conclut la FAO.