Les jeunes femmes ont désormais moins de risques d'être au chômage que les jeunes actifs, au point que leur taux de chômage est passé fin 2008 en dessous de celui des hommes, selon une étude du Céreq publiée mardi.
"L'inégalité entre hommes et femmes débutant sur le marché du travail serait-elle en passe de s'inverser ?" s'interroge le Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Céreq, sous la double houlette des ministères de l'Education et du Travail).
"Pendant longtemps, les enquêtes d'insertion professionnelle du Céreq ont montré les avantages masculins. Or les résultats les plus récents signalent un renversement de situation : après cinq années de vie active, les jeunes femmes ont moins de risque d'être au chômage (12 % de taux de chômage contre 15% pour les jeunes hommes)", souligne-t-il.
Pour autant, prévient-il aussitôt, "les femmes ont toujours des emplois moins stables et des salaires moins élevés". Leurs "conditions d'emplois ne s'améliorent pas et restent bien en deçà de celles des hommes, à niveau de diplôme équivalent".
Selon l'organisme, plusieurs facteurs concourent à ce renversement, "renforcé par la crise" de 2008, comme l'évolution de la structure des emplois et la hausse du nombre de femmes diplômées, dont 47% sortent diplômées du supérieur contre 34% des jeunes hommes.
Du coup, les hommes "proportionnellement plus nombreux à être non diplômés", "pâtissent davantage de la baisse du nombre d'emplois non qualifiés".
En avril, dans son enquête trisannuelle sur les parcours des jeunes après la fin de leur scolarité, le Céreq avait souligné que la crise de 2008-2009 avait encore creusé l'écart entre jeunes diplômés et non diplômés, les premiers, même touchés, accomplissant plus facilement leurs premiers pas vers une vie professionnelle.
Dans son étude de mardi, il souligne aussi que la crise a été suivie "d'une meilleure résistance de l'emploi des femmes, alors que celui des hommes s'érode". Les premières étant davantage dans les services et les hommes dans l'industrie, frappée de plein fouet par la récession et les pertes d'emploi.
Néanmoins, si leur taux de chômage est moindre, elles restent aussi davantage sur des emplois précaires et des temps partiels si elles sont peu ou pas diplômées et occupent des emplois de "qualité moindre" alors qu'"un objectif d'égalité voudrait voir progresser d'un même pas le taux d'emploi et la qualité de celui-ci".
Chez les Bac+5 et plus, les écarts de rémunération entre hommes et femmes atteignent 20 %.