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EDF accélère les travaux sur l'EPR de Flamanville pour rattraper son retard

Publié le 01/01/2001 01:00
Mis à jour le 06/11/2009 19:00

Confronté à des retards conséquents, EDF met les bouchées doubles pour accélérer les travaux de construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, en augmentant les effectifs sur le chantier et en faisant travailler une partie des personnels en "trois-huit".

Jeudi, au cours de l'assemblée générale des actionnaires d'EDF, le PDG Pierre Gadonneix a reconnu à demi-mots que la construction, dont le coût était déjà plus important que prévu, prenait en outre du retard.

Pour la première fois depuis le début du chantier, il a fait la distinction entre le démarrage de l'installation, prévu de longue date en 2012, et la "production d'électricité commercialisée", désormais fixée en 2013.

"Naturellement, il reste encore des incertitudes jusqu’à la fin du chantier, puisque c’est sans doute une des réalisations industrielles les plus complexes au monde", a-t-il en outre précisé.

De sources internes, on indiquait qu'il fallait lire dans ces propos "un allongement d'un an de la durée du chantier".

En 2007, EDF prévoyait 54 mois de travaux pour l'EPR de Flamanville, soit un achèvement du chantier en juin 2012.

Les travaux de génie civil, menés par le groupe de BTP Bouygues, auraient en effet pris 20 mois de retard par rapport au calendrier prévisionnel, en grande partie en raison d'opérations de ferraillage plus lourdes que prévu, d'après ces sources internes à EDF.

Le groupe d'électricité négocierait d'ailleurs un avenant au contrat passé avec Bouygues afin d'accélérer les travaux.

Cet avenant comprendrait un travail des équipes en "trois-huit" et six jours sur sept, selon La Tribune.

Chez EDF, on confirme que certaines équipes sont déjà passées aux "trois-huit" mais que cela ne concerne que "quelques centaines de personnes, notamment pour le ferraillage".

"On met le paquet pour que l'installation démarre en 2012 avec une exploitation commerciale en 2013", explique un porte-parole.

Les effectifs du chantier, qui atteignent déjà près de 2.300 employés, devraient en outre être portés à 2.500 d'ici à la fin de l'année, a indiqué le directeur du chantier Philippe Leigné mi-octobre.

Initialement, EDF avait prévu un effectif de 1.900 employés à cette date.

L'accélération des travaux ne devrait cependant pas alourdir la facture de l'EPR de Flamanville, aujourd'hui fixée à 4 milliards d'euros. Le groupe d'électricité va piocher en effet dans les quelque 300 millions d'euros de provisions qu'il avait passées fin 2008, selon ces sources internes.

Cette intensification du travail ne va en revanche pas sans susciter des remous parmi les employés. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, s'est rendu jeudi sur le chantier pour plaider en faveur d'une amélioration des conditions de travail.

"EDF est un peu débordé par la situation, par l'intensification du travail", a déclaré à cette occasion Jack Tord, de l'union départementale CGT, cité par La Presse de la Manche.

L'annonce d'un retard sur le chantier de Flamanville intervient alors que les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont critiqué en début de semaine le système de pilotage de l'EPR.

Si EDF assure que ces demandes des autorités de sûreté n'ont pas d'impact "à ce stade" sur le calendrier du chantier, elles pourraient le retarder à terme.

L'autre EPR en construction dans le monde, celui d'Olkiluoto en Finlande réalisé par le groupe nucléaire Areva, enregistre, lui, trois ans de retard. Il a coûté 2,3 milliards d'euros de provisions à Areva, pour un coût initialement fixé à 3 milliards d'euros.

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