Le plan de cessions lancé en décembre par Areva et visant à récolter au moins 1,2 milliard d'euros d'ici 2013 pour redresser ses comptes est déjà bien engagé, le groupe étant d'ores et déjà en passe de boucler un milliard d'euros de ventes dès cette année.
"Nous considérons être en bonne voie pour réaliser en 2012 une grande majorité de l'objectif plancher de 1,2 milliard d'euros de cessions que nous nous sommes fixés pour la période 2012-2013", a annoncé vendredi le directeur financier du groupe Pierre Aubouin, lors d'une conférence téléphonique dédiée aux résultats annuels du groupe.
Cet objectif de cessions avait été fixé dans le cadre d'un vaste plan de restructuration dévoilé en décembre par le groupe nucléaire, qui vise à restaurer ses comptes plombés par la catastrophe de Fukushima et de lourdes dépréciations liées à ses gisements d'uranium.
Le groupe a déjà engagé la cession de plusieurs participations et activités non-stratégiques, et "sans dévoiler plus sur les prix de cessions individuels des différents actifs, nous pouvons considérer qu'à ce jour nous avons une visibilité sur à peu près un milliard d'euros sur les 1,2" visés, a ajouté le directeur financier.
Le groupe a notamment indiqué jeudi qu'il allait céder ses 26% dans le groupe minier Eramet au Fonds stratégique d'investissement (FSI) pour 776 millions d'euros. Cette vente qui fait l'objet de négociations exclusives entre les deux parties depuis deux mois et devrait être formalisée d'ici quelques jours.
Interrogé vendredi sur la chaîne BFM Business, le directeur général de la Caisse des dépôts (qui détient 51% du FSI), Augustin de Romanet, a précisé que la transaction serait réglée pour partie en numéraire et pour partie en titres d'entreprises cotées.
Areva a de plus annoncé vendredi qu'il avait l'intention de céder sa participation dans le projet canadien de mine d'uranium Millenium à la société Cameco, pour 112 millions d'euros.
A cela s'ajoute la vente annoncée en décembre de la société de vibro-acoustique 01dB-Metravib, pour un montant non divulgué, et la cession en janvier de 20% du fabricant de détecteurs infrarouges Sofradir à Thales et Safran (également non chiffrée).
Enfin, si le groupe ne prépare pas d'ouverture du capital de sa filiale minière Areva Mines, il se dit ouvert à des partenariats pour financer le développement de mines d'uranium, incluant des prises de participations minoritaires. A ce propos, il est engagé dans des discussions avec EDF au sujet du gisement d'Imouraren au Niger, dans lequel le groupe sud-coréen Kepco a déjà pris 10%.