La France a annoncé pour environ 15 milliards d'euros d'accords "signés ou sur le point d'aboutir" avec l'Inde, dont des accords-cadre pour deux réacteurs nucléaires EPR, à l'occasion de la visite du président Nicolas Sarkozy en Inde.
Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre indien Manmohan Singh, M. Sarkozy s'est félicité de la signature d'accords-cadre pour l'installation en Inde par Areva de deux EPR, dans l'ouest de l'Inde.
Ces accords portent sur "environ 7 milliards d'euros", selon l'Elysée et Areva. Ils ont été signés par la patronne du géant français du nucléaire, Anne Lauvergeon, et par le président de l'entreprise publique NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Limited).
Il s'agit d'un pas supplémentaire dans le processus de signature définitive. Un protocole d'accord bilatéral avait été conclu en février 2009 pour la construction de 2 à 6 EPR, de 1.650 mégawatts chacun, prévue à Jaïtapur, dans l'Etat du Maharashtra (ouest).
"Nous allons nous mobiliser pour que cela se fasse le plus rapidement possible. Nous sommes d'accord, y compris sur le prix de l'énergie", a affirmé M. Sarkozy.
M. Singh a toutefois estimé qu'il "reste des choses à négocier, y compris sur les prix".
Mme Lauvergeon a précisé de son côté que "les contrats signés permett(ai)ent le début des travaux en 2011 et le début de la production de l'électricité en 2018". "Il reste à discuter des sujets concernant le montage financier", a-t-elle ajouté.
L'Inde compte actuellement 17 réacteurs nucléaires en activité, dont deux construits par les Russes, qui fournissent 3% de l'électricité avec une capacité de 4.120 mégawatts. Le poids lourd asiatique voudrait porter la part du nucléaire à 25% à l'horizon 2050.
La France a par ailleurs annoncé des accords en vue de deux "contrats de leasing pour la location" de 14 Airbus pour les compagnies Air India et Jet Airways, pour près de 3 mds EUR.
Cette annonce n'a pas été confirmée par Airbus à Paris. "Nous ne faisons jamais aucun commentaire sur les discussions que nous pouvons avoir avec tel ou tel client", a-t-on affirmé.
Dans la défense, "trois contrats ont avancé de manière significative" pour un montant de 5 mds EUR, a également fait valoir l'Elysée, citant la modernisation par Dassault et Thales de 51 Mirage 2000 de l'armée indienne, le co-développement de missiles pour les équiper, le codéveloppement également d'un missile sol-air et d'un moteur pour avion de chasse.
"La signature va intervenir, dans les jours qui viennent pour certains, dans les semaines qui viennent pour les autres", a assuré l'Elysée.
"C'est un partenariat politique et stratégique que la France est venue proposer à l'Inde, plus un partenariat économique majeur", a souligné Nicolas Sarkozy.
Le président français a de nouveau plaidé pour que l'Inde devienne membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. "C'est une question d'équilibre mondial", a-t-il dit, estimant qu'"aucune grande décision du monde ne pourra être résolue sans la participation de l'Inde au plus haut niveau".
Le président français devait rencontrer lundi la présidente de l'Inde, Pratibha Patil, puis prononcer un discours devant la communauté française, à l'ambassade de France.
Mardi, il s'envolera pour Bombay où il prononcera un discours devant la Conférence économique franco-indienne et rendra un hommage aux victimes des attentats de novembre 2008 qui avaient fait 166 morts.