Gaby Bonnand, secrétaire national de la CFDT chargé de la protection sociale et des questions économiques, a été élu vendredi à la présidence de l'assurance chômage (Unedic), pour laquelle il était le seul candidat en lice, a annoncé cet organisme.
Au sein du conseil d'administration paritaire patronat-syndicats, qui élisait le président, "tout le monde a voté pour, sauf la CGT qui s'est abstenue", a précisé un porte-parole de l'Unedic à l'AFP.
"Contrairement à la dernière fois où l'élection avait été un peu agitée, la quasi unanimité montre que les partenaires sociaux sont soudés et prêts à peser sur la gouvernance de Pôle emploi", a commenté le président sortant, désormais vice-président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef).
La CFE-CGC a ainsi "voté pour Gaby Bonnand, sachant qu'il nous a garanti le respect du paritarisme et du travail en équipe à l'Unedic alors que les bouleversements de 2009 auront des répercussions en 2010", selon Alain Lecanu.
La CGT s'est abstenue "car l'argument de la CFDT selon lequel seuls les signataires de la convention Unedic étaient légitimes pour la présidence a fait débat à la CGT, mais nous travaillerons avec le nouveau président", a précisé à l'AFP Eric Aubin (CGT), plaidant pour "de nouvelles prérogatives pour assurer la pérennité de l'Unedic, affaiblie par la fusion ANPE-Assedic".
Devant la presse, le nouveau président de l'Unedic, Gaby Bonnand, 57 ans, a tenu à réaffirmer "l'attachement des partenaires sociaux au paritarisme et à la négociation collective" dans une période où "la reconfiguration du service public de l'emploi modifie les positions" entre partenaires sociaux et Etat.
"La fusion ANPE-Assedic a privé l'Unedic de l'opérationnalité de l'indemnisation, transférée à Pôle emploi, et du recouvrement des cotisations, passé aux Urssaf, mais ne lui a pas enlevé ses pouvoirs politiques notamment de mise en oeuvre de la convention d'assurance chômage. L'Unedic a un rôle énorme notamment vis-à-vis de Pôle emploi"", a-t-il expliqué.
Depuis la fusion ANPE-Assedic pour créer Pôle emploi, l'Unedic ne chapeaute plus les Assedic, chargées d'indemniser les chômeurs ayant suffisamment cotisé, et a perdu des missions, comme le recouvrement des cotisations, transféré aux Urssaf.
Mais c'est toujours au sein de l'Unedic que les partenaires sociaux décident du montant des cotisations et allocations dans le cadre de la cruciale convention d'assurance chômage.
La présidence, assurée jusqu'à vendredi par Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), revient alternativement tous les deux ans à un représentant syndical ou patronal.
De la création de l'Unedic en 1959 à 1990, FO assurait la présidence du côté syndical. Depuis 1993, c'est la CFDT qui alterne avec le patronat.
Le conseil d'administration compte 25 représentants syndicaux (5 par syndicats, CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et 25 représentants patronaux (17 Medef, 5 CGPME, 3 UPA).