Pressé par les pays européens d'assainir ses finances publiques, le gouvernement grec s'est engagé mercredi à prendre toutes les mesures nécessaires afin de restaurer la crédibilité financière du pays et regagner la confiance des marchés.
"Ce que je veux certifier aujourd'hui, c'est que le gouvernement fera tout ce qu'il faudra pour retrouver la crédibilité qu'il a perdue avec des mesures précises et un plan pour diminuer, à moyen terme, le déficit et maîtriser la dette publique", a affirmé le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou.
Soumises à de fortes pressions depuis la crise de Dubaï, la Grèce, membre de la zone euro, est sous le feu des critiques depuis deux semaines en raison de l'explosion de son déficit public, estimé à 12,7% du Produit intérieur brut (PIB) et de la dette à 113% du PIB pour la fin de l'année et à 120% en 2010.
Le 1er décembre, le président de l'eurogroupe, Jean-Claude Juncker, avait assuré que la Grèce "n'est pas et ne sera pas en état de faillite", donnant un peu de répit au nouveau gouvernement socialiste, au pouvoir depuis le 4 octobre.
Mais, lundi et mardi, les agences de notation Standard and Poor's et Fitch ont successivement mis sous surveillance la note de crédit à long terme et abaissé la note de dette à long terme.
Fitch a en outre annoncé mercredi avoir placé sous surveillance négative l'ensemble des crédits structurés émis par les établissements grecs, dont le montant total avoisine les 10 milliards d'euros, accentuant encore la pression sur Athènes.
M. Papaconstantinou a reconnu que "les dégradations des agences de notation rendent difficile la politique du gouvernement" et prévenu que "la Grèce connaîtra des perturbations sur les marchés ces prochains mois".
Le pays, a-t-il ajouté, "doit convaincre chaque jour qu'il fait ce qu'il faut".
Sur une radio française, la ministre française des Finances, Christine Lagarde, a affirmé mercredi ne pas croire "que la Grèce puisse faire faillite".
Mais elle a rappelé que les pays de l'eurogroupe avaient demandé à la Grèce "de mettre en place un vrai plan efficace de recentrage et de recadrage des finances publiques".
Son homologue suédois, Anders Borg, dont le pays préside l'Union européenne jusqu'à la fin du mois, a laissé entendre que les pays européens n'étaient pas disposés à venir en aide à la Grèce en pleine crise budgétaire, et appelé le pays à "enfin appliquer une politique budgétaire sérieuse".
Dans un entretien à un journal allemand, il a appelé Athènes à présenter "un plan de consolidation sur plusieurs années et (à) faire des économies drastiques à court terme".
"Il est clair que la Grèce se trouve sous l'ombrelle de l'euro, cela ne nous tranquillise pas pour autant, nous n'attendons pas que quelqu'un vienne nous sauver", a souligné de son côté M. Papaconstantinou.
"Nous n'attendons pas que notre participation à l'Union économique et monétaire soit la solution aux problèmes que nous avons", a dit le ministre grec.
Il a assuré que le plan prévu par le gouvernement pour redresser les finances sera exposé dans le pacte de stabilité et de croissance qui sera remis en janvier à la Commission européenne.
Ce plan indiquera "clairement la manière, le calendrier, la feuille de route pour le retour à une situation financière qui n'hypothèque pas l'avenir, et le contrôle de la dette publique", a assuré M. Papaconstantinou.
Il a assuré que le gouvernement continuerait jusqu'en janvier à "donner des preuves de ses intentions, c'est-à-dire en adoptant des mesures et des politiques qui baisseront graduellement les dépenses et le gaspillage dans le secteur public et qui augmenteront les recettes".
"La clé à court terme pour l'assainissement financier est le retour à une croissance forte", a dit le ministre.