La France, considérée comme un site "valeur refuge" par les investisseurs pendant la crise, est talonnée par l'Allemagne en terme d'attractivité, selon une étude publiée mercredi par le cabinet d'audit Ernst & Young à l'occasion de la huitième conférence mondiale sur les investissements.
Avec 529 projets d'implantations internationales sur 3.303 en Europe l'an dernier, la France conserve sa deuxième position derrière le leader incontesté, le Royaume-Uni. Mais l’Allemagne, en troisième position, "risque à court terme de (la) détrôner", selon cette étude.
Le "site France", comme le dit la note, souffre notamment d'un désintérêt des économies nouvelles, en particulier des investisseurs brésiliens, russes, indiens ou chinois, qui lui préfèrent Londres et les métropoles allemandes.
Ainsi, l’Allemagne a accueilli l'an dernier 41% des projets chinois en Europe et le Royaume-Uni 54% des investissements indiens, tandis que la France plafonnait respectivement à neuf et 11%.
Autre signe "inquiétant", le pays "enregistre une diminution importante des centres de décision implantés", selon l'étude publiée dans le cadre de la conférence annuelle de La Baule (Loire-Atlantique).
Sur le plan prospectif, moins de la moitié des investisseurs (45%) pensent que son attractivité va s’améliorer dans les prochaines années, contre 54% pour l’Allemagne et 56% pour le Royaume-Uni.
Le pays a plutôt bien résisté à la crise mais "les cartes ont été redistribuées entre les grands champions européens" en terme d'image et de perception, résume l'auteur de cette étude, Marc Lhermitte.
Pour séduire les investisseurs, il faudrait "plus de flexibilité" (41%), "plus de marges de manoeuvre financières" (baisse des charges sociales : 36%, accès au crédit : 11%), et "plus de créativité", induisant notamment une réforme du système éducatif (20%) et le développement de projets de recherche en collaboration (16%), selon cette étude réalisée auprès de 208 dirigeants dans 23 pays différents.
La conférence de la Baule, consacrée à l'attractivité de l'Europe en matière d'investissements internationaux devait se tenir de mercredi soir à vendredi midi, le 4 juin, en présence de grands patrons et de dirigeants politiques, dont le président de la Commission européenne, Herman Van Rompuy.