Le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, a déclaré lundi sur LCI que le nombre de chômeurs "restera en dessous de la barre des 3 millions inscrits en catégorie A", malgré une augmentation attendue encore "pendant plusieurs mois".
Le nombre de personnes venues s'inscrire à Pôle emploi en octobre sera publié jeudi. La courbe augmente mais plus lentement qu'en début d'année.
Le total des demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (dits catégories A, B et C) pourrait franchir la barre des 4 millions.
"Nous allons avoir pendant plusieurs mois le risque d'une augmentation du nombre de chômeurs. Les choses se sont un peu infléchies par rapport à janvier, là on est sur des rythmes de 20.000 à 25.000, ce qui est déjà extrêmement difficile", a déclaré M. Charpy. "Toutes les prévisions économiques font apparaître encore une augmentation mais je pense qu'on restera en dessous de la barre des 3 millions inscrits en catégorie A" (chômeurs n'ayant pas du tout travaillé), a-t-il ajouté, alors que Nicolas Sarkozy doit intervenir à 11h30 devant 1.700 membres de Pôle emploi réunis à Paris.
En septembre, pour le nombre des demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé (dite catégorie A), on recensait 2.574.900 inscrits (+25,1% en un an), et en incluant ceux qui exercent une activité réduite (catégories A, B et C), 3,745 millions (+20,8% en un an). Et 3.972.400 en comptant l'outre-mer.
L'explosion du chômage et le rodage difficile de Pôle emploi font que le nouvel organisme chargé d'indemniser et d'accompagner les demandeurs d'emploi est loin de tenir toutes ses promesses.
Le nombre de demandeurs d'emploi suivi par conseiller atteint un record de 94 en moyenne, et "bien plus dans certaines régions comme la Franche-Comté, Poitou-Charente, le Centre... où la situation est extrêmement difficile", a reconnu M. Charpy.
Pôle emploi fait donc appel à des entreprises privées "pour compléter" et propose la Convention de reclassement personnalisé (CRP), où "là, nous garantissons un conseiller pour 50 à 60 personnes", selon M. Charpy.
Ce service qui bénéficie seulement aux licenciés économiques (71.000 personnes en septembre) a été récemment épinglé par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour son suivi insuffisant.
Selon M. Charpy, ce sera la cinquième fois que M. Sarkozy vient rencontrer le personnel de Pôle emploi. Jamais il n'avait participé à une convention. M. Charpy a espéré du président de la République "un message de soutien et de reconnaissance". "On sent qu'on sort progressivement du moment le plus difficile, donc ce qu'on souhaite, c'est pouvoir voir comment Pôle emploi pourra s'adapter à la sortie de crise", a-t-il ajouté. Le gouvernement a exclu d'ajuster l'embauche de personnel supplémentaire à Pôle emploi sur la situation de crise.