La publicité sur internet a vu sa croissance divisée par quatre en 2009 en France, mais a mieux résisté à la crise que le reste du marché publicitaire, selon le bilan annuel présenté mercredi par le Syndicat des régies internet (SRI) et Capgemini Consulting.
"2009 a été marqué par une décélération assez nette, que l'on avait déjà notée au premier semestre", a expliqué lors d'une conférence de presse Jérôme Bourgeais, directeur associé chez Capgemini Consulting.
Au total, la publicité en ligne en France a engrangé 2,11 milliards d'euros, un chiffre en hausse de 6%, bien loin de la croissance enregistrée en 2008 (23%).
"Mais c'est quand même une performance en 2009, qui a été une année noire pour les médias", a-t-il estimé, soulignant que les autres segments du marché publicitaire, comme la presse, l'affichage ou la télévision, "ont connu la récession".
Le marché publicitaire mondial, affecté par la crise économique, devrait chuter de 10,2% cette année, selon les prévisions de l'agence ZenithOptimedia.
"L'internet en tant que média sort renforcé de cette crise" en augmentant sa part dans le marché publicitaire, a renchéri Luc Tran Thang, vice-président d'Orange Publicité et président du SRI, qui rassemble 13 régies publicitaires.
Les moteurs de recherche, qui vendent des mots-clés aux annonceurs pour leur permettre d'apparaître en premier dans les réponses fournies aux internautes, continuent de tirer le marché: cette activité, dominée par Google, a généré 880 millions d'euros en 2009, en croissance de 10%.
D'autres segments ont toutefois souffert, comme l'affichage de publicité sur les sites ("display"), en recul de 6% à 480 millions, et les mails publicitaires, en chute de 20% à 104 millions.
Les annuaires (+7% à 449 millions), l'affiliation (promotion par l'intermédiaire d'autres sites, +12% à 157 millions), les comparateurs de prix (+12% à 101 millions) et la publicité sur téléphone mobile (+30% à 23 millions) ont mieux résisté.
Alors que, pour le marché, "le creux de la vague a surtout été le deuxième trimestre 2009", l'heure est à la reprise en 2010: "nous prévoyons une progression de 8%", indique M. Bourgeais.