Les marchands de jouets affichent leur optimisme pour Noël: ce week-end a marqué le coup d'envoi de la saison dans les magasins, avec des parents qui "sanctuarisent" le budget consacré aux cadeaux des enfants, quitte à faire des arbitrages.
"La saison a démarré ce week-end avec le pont. Il y a un vrai retour du consommateur, ça paraît assez prometteur", a estimé Dominique Jullien, directrice marketing de Toys"R"Us, leader de la distribution de jouets en France.
"La crise n'étant pas derrière nous, la question de ce début de saison se posait", a-t-elle souligné, tout en rappelant que beaucoup d'achats se font à la dernière minute.
"La saison a démarré", a renchéri Franck Mathais, porte-parole de La Grande Récré. "On est un mois après la distribution des catalogues. Les listes de Noël sont faites chez beaucoup d'enfants. On a les grands-parents qui s'y prennent un petit peu plus tôt, et des parents qui commencent à venir", a-t-il indiqué, estimant que la fin d'année devrait être "positive".
Normalement, il faut attendre le dernier samedi de novembre pour dire que Noël est lancé. Cette année, les distributeurs ont bénéficié, outre le pont du 11 novembre, du fait que les fournisseurs de jouets "ont débuté leur campagne de publicité à la télévision beaucoup plus tôt", a souligné Jacky Pellieux, président de JouéClub.
"Je crois que les consommateurs ont eu peur aussi de manquer de produits à la mode en dernière heure", a-t-il estimé.
Il s'est dit "très optimiste. On sent que les gens retrouvent une envie d'acheter".
Selon une étude publiée mardi par le cabinet Deloitte, les Français ont l'intention de réduire cette année leur budget cadeaux de 4,9%, en l'absence de rebond économique. Mais les marchands de jouets s'attendent à ce que les enfants soient épargnés.
"Les cadeaux de Noël pour les enfants, ça reste quand même un sanctuaire très privilégié. Nos clients nous disent qu'ils vont encore se priver pour leurs enfants", a relaté Dominique Jullien.
Selon une enquête de La Grande Récré auprès de 1.560 parents, le budget pour les cadeaux des enfants devrait être quasi-stable à 218 euros par famille (-1 euro). "On a un arbitrage des parents en faveur des jouets de Noël qui sera certainement au détriment d'autres secteurs", a expliqué Franck Mathais.
Les spécialistes du jouet soulignent néanmoins que le gros des ventes de Noël reste à faire.
"Il y a 10 ou 15% du chemin qui est fait, Noël est dans un mois et demi, il ne faut pas crier victoire trop tôt", estime Philippe Gueydon, président de King Jouet.
Actuellement, deux produits se détachent: les peluches hamsters Zhu Zhu Pets pour les petites filles, et les toupies Beyblade pour les garçons, indique-t-il. "Ce sont deux phénomènes de mode qui très probablement seront encore un succès sur Noël", prévoit-il.
"Le soufflé peut retomber", nuance Jackie Pellieux, soulignant que les commerçants sont confrontés à des problèmes de livraison pour Beyblade.
Le phénomène de Noël, ce seront les jouets qui sont "mini, pas chers et qui se collectionnent", prévoit Dominique Jullien.
Les fabricants "ont développé des gammes de collection, pratiquement sur toutes les familles de produits, des tout-petits jusqu'aux juniors (14-15 ans)", explique-t-elle. "A Noël on va compléter, on va acheter l'accessoire qui va avec, qui est un peu plus cher, de 29 à 39 euros", dit-elle, citant en exemple les Zhu Zhu Pets.
Des classiques comme Playmobil, Lego ou Barbie devraient aussi figurer parmi les meilleures ventes, tout comme des licences, à l'instar de Hello Kitty, Toy Story, Gormiti et Bakugan.