La Bourse de Paris a terminé mercredi en forte baisse, le CAC 40 cédant 2,92% au terme d'une séance mouvementée, après la décision surprise de l'Allemagne d'interdire la vente à découvert de certains produits financiers.
L'indice vedette a reculé de 105,65 points et s'est fixé à 3.511,67 points dans un volume d'échanges de 5,748 milliards d'euros.
Francfort a perdu 2,72%, Londres 2,81% et l'Eurostoxx 50 2,92%.
Le marché parisien, comme les autres places en Europe, a été fragilisé par l'annonce faite mardi soir par l'Allemagne d'interdire les ventes à découvert à nu des emprunts d'Etat de la zone euro, de certains CDS (credit default swaps, soit des couvertures contre le risque de faillite d'un pays ou d'une entreprise) et de dix actions du secteur financier outre-Rhin.
Les ventes à découvert à nu permettent de vendre à terme un actif sans l'avoir emprunté auparavant ou s’être assuré de sa disponibilité.
En prenant cette décision, l'Allemagne entend enrayer les mouvements spéculatifs mis en évidence avec la crise grecque.
"Pourquoi l’Allemagne prêterait toutes ces liquidités à la Grèce pour que des spéculateurs viennent semer la pagaille ?, résument les analystes de Crédit Agricole CIB.
Mais la soudaineté de cette annonce a surpris des marchés excessivement nerveux, et a fait chuter dès mardi soir l'euro et pesé sur Wall Street.
"Une fois de plus, on assiste à un manque de discours coordonné de la part de l'Eurogroupe. Or, dans la période actuelle, ce n'est pas bon", a estimé Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Pour le gérant, l'arrêt de ces ventes à découvert est une "bonne décision" et la réaction des places financières est "une aberration" d'un marché qui regarde chaque nouvelle "sous l'angle du verre à moitié vide".
Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge.
Les titres liés aux matières premières ont le plus souffert comme ArcelorMittal (-5,67% à 24,78 euros), la plus forte baisse du CAC 40, et Technip (-5,32% à 52,99 euros).