Une éventuelle hausse de la fiscalité sur le gazole et des taxes sur les cigarettes fait actuellement l'objet de "discussions" au sein du gouvernement français, a déclaré vendredi le ministre du Budget Christian Eckert.
Interrogé sur RMC sur la possibilité d'abaisser la fiscalité de l'essence tout en relevant celle du diesel, M. Eckert a répondu: "C'est un sujet qui est à l'étude, comme d'autres dispositifs fiscaux".
"A titre personnel, je suis pour un rapprochement progressif" de la fiscalité sur ces deux types de carburants, aujourd'hui favorable au gazole qui alimente les véhicules diesel, a-t-il rappelé.
"Il y a des mutations qui doivent prendre un certain temps si on ne veut pas bouleverser les conditions économiques, notamment de l'industrie automobile", a-t-il toutefois averti.
En juillet, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal avait exclu d'aligner dès 2020 la fiscalité du gazole sur celle de l'essence, comme le préconisait le rapport d'une commission d'enquête sénatoriale sur le coût de la pollution de l'air.
"A terme l'alignement est souhaitable", avait estimé la ministre, tout en expliquant qu'il fallait "trouver un dispositif pour neutraliser les avantages du diesel sans augmenter la fiscalité".
Le gazole, classé cancérogène certain par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), représente plus de 80% des carburants vendus en France, mais depuis le début de l'année, les voitures particulières à moteur diesel, ont chuté sous les 60% de part de marché des voitures neuves en France.
La polémique sur le gazole a été relancée par le scandale des moteurs truqués de Volkswagen (XETRA:VOWG), la secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse demandant même mercredi "une interdiction du diesel dans l'ensemble du pays d'ici 2025".
L'hypothèse d'une nouvelle augmentation du prix du paquet de cigarettes fait elle aussi "l'objet de discussions assez vives au sein du gouvernement", a aussi déclaré M. Eckert sur RMC.
Reconnaissant que le prix n'avait pas augmenté depuis longtemps, il a toutefois rappelé: "on a demandé aussi à l'industrie du tabac de faire des efforts, on a demandé aux buralistes de faire des efforts, il y a des campagnes de prévention, il y a d'autres moyens aussi qui sont utilisés pour lutter contre le tabagisme".
"Ce n'est pas la fiscalité seule qui fait changer les comportements", a-t-il ajouté.