Le groupe minier brésilien Vale et le sidérurgiste ArcelorMittal ont renouvelé leur contrat annuel d'approvisionnement en minerai de fer, s'accordant sur une nette baisse des prix pour 2009, a-t-on appris de sources concordantes.
A l'issue de ces négociations, les prix du minerai de fer ont baissé de 28,2% et 44,47%, selon les produits, tandis que celui des boulettes de fer est réduit de 48,3% par rapport à 2008, détaille Vale dans un communiqué publié à Rio de Janeiro.
Le groupe brésilien a négocié des réductions de prix identiques avec les sidérurgistes japonais et sud-coréens.
Un porte-parole d'ArcelorMittal a précisé à l'AFP que l'accord passé avec Vale était "le plus important" pour le groupe, car le groupe brésilien est un gros fournisseur en termes de volume.
Chaque année, aux alentours du printemps, les groupes sidérurgistes négocient avec les groupes miniers, principalement Vale, Rio Tinto et BHP Billiton, le prix qu'ils vont payer pour s'approvisionner en fer, matière première utilisée pour fabriquer de l'acier.
Ces négociations s'inscrivent cette année dans le contexte particulier de crise économique et de forte réduction de l'activité sidérurgique, ce qui pousse les fabricants d'acier à réclamer d'importantes baisses de prix.
Les réductions concédées par Vale à ArcelorMittal sont du même ordre de grandeur que celles de 33% à 44% accordées par l'anglo-australien Rio Tinto au japonais Nippon Steel, ainsi qu'à ses principaux clients sud-coréens et taïwanais.
Les groupes miniers cherchent désormais à boucler les négociations avec les sidérurgistes chinois, les plus importantes car la Chine est de très loin le premier producteur d'acier au monde et importe 50% de son minerai de fer.
Les aciéristes chinois estiment que les baisses de prix déjà annoncées sont insuffisantes, au vu des conditions dégradées du marché, et réclament 40 à 45% de réductions.
Cherchant à être moins dépendant des prix du marché du minerai de fer, qui avait explosé avant la crise, ArcelorMittal avait procédé en 2008 à plusieurs achats de sociétés minières. Actuellement, le groupe numéro un mondial de l'acier s'approvisionne à 60% en fer grâce à ses propres mines et des contrats longue durée, passés sur plusieurs années, a précisé le porte-parole, alors que les usines ne tournent qu'à moitié de leurs capacités. A rythme plein, l'autosuffisance d'ArcelorMittal est d'environ 45%.