Wolfgang Porsche, le président du conseil de surveillance de Porsche, a promis jeudi que le constructeur allemand allait rester indépendant malgré son intégration avec Volkswagen, lors d'une assemblée générale des salariés riche en émotions.
"Faites-moi confiance, le mythe Porsche vit et ne sombrera jamais", a déclaré, des sanglots dans la voix, le milliardaire héritier de l'empire Porsche devant environ 5.000 salariés rassemblés à Stuttgart (sud-ouest).
"Les familles sont complètement d'accord sur le fait que le succès de Porsche repose sur l'indépendance de la marque", a-t-il assuré.
Le conseil de surveillance de Porsche a décidé jeudi, à l'issue d'une réunion marathon, de finaliser l'entrée de l'émirat du Qatar au capital du groupe et de lancer une augmentation de capital d'au moins 5 milliards d'euros.
Ces mesures doivent permettre à Porsche de se désendetter et donc de lui assurer un minimum d'indépendance au sein d'un groupe intégré avec Volkswagen (VW), dont Porsche détient 51%.
Il s'agit du plan défendu par le patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, qui a ensuite annoncé sa démission, devenue inévitable après une guerre de clans longue de plusieurs mois entre les deux entreprises.
M. Wiedeking et son directeur financier, Holger Härter, également démissionnaire, se "sont battus cette nuit comme des lions pour leur concept", a témoigné M. Porsche, considéré comme un proche de M. Wiedeking.
Selon l'Autrichien, Porsche peut désormais "négocier d'égal à égal avec VW" pour créer ce nouveau géant allemand de l'automobile.
"Les décisions de fond sont les bonnes", a de son côté commenté M. Wiedeking, également ému et ovationné par la foule.
Il a aussi reçu le soutien de Uwe Hück, le chef du comité d'entreprise de Porsche, qui a estimé que l'ancien patron avait été "publiquement exécuté", notamment par voie de presse.
L'accord avec VW prévoit de préparer un rapprochement des deux groupes, mais "il n'y aura pas de fusion de Porsche AG" et "Porsche reste indépendant", a tempêté l'ancien boxeur, souvent très virulent.