Les ventes de voitures neuves dans l'UE ont progressé en novembre pour le 3e mois consécutif, affichant une croissance de 1,2% sur un an, ce qui conforte l'idée d'une légère reprise du marché l'an prochain.
Les marchés britannique et espagnol sont restés dynamiques le mois dernier, tandis que les immatriculations de voitures neuves ont reculé en France, en Allemagne et en Italie, selon les chiffres publiés mardi par l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA). En tout, 938.021 véhicules ont été écoulés dans les 27 pays de l'Union européenne (hors Malte).
"C'est d'autant plus positif que le mois de novembre a compté cette année un jour ouvré de moins que l'an dernier", souligne Carlos da Silva, analyste chez IHS Automotive, dans une note. "Est-ce que cela signifie que la crise est déjà derrière nous et que nous pouvons commencer à penser à Noël? Pas si sûr...", poursuit-il.
Le marché automobile européen reste en effet dans le rouge sur les onze premiers mois de l'année. Les immatriculations ont reculé de 2,7% sur un an à 10,95 millions d'unités. Là encore, la demande a été dynamique au Royaume-Uni (+9,9%) et l'Association britannique des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT) a relevé sa prévision pour l'année à 2,25 millions de véhicules vendus.
Elle a aussi été soutenue en Espagne (+2,1%) grâce au programme d'aide gouvernemental. Les immatriculations sont en revanche en baisse sur le premier marché européen, l'Allemagne (-4,9%), en France (-7,1%) et en Italie (-7,7%).
Les ventes d'automobiles avaient fortement plongé au premier semestre mais le rythme de leur recul a ralenti depuis cet été. Les analystes tablent sur un repli compris entre 2 et 4% cette année. Elles avaient atteint leur plus bas niveau depuis 17 ans en 2012, avec 12,05 millions d'unités écoulées.
Le bout du tunnel en 2014 ?
Les groupes automobiles espèrent voir le bout du tunnel l'an prochain, après avoir vu le marché européen fondre de près d'un quart depuis 2007. Le patron de PSA, Philippe Varin, a dit lors du salon automobile de Francfort début septembre tabler sur "une croissance légèrement positive", tandis que le patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, parlait d'une stabilisation.
L'analyste allemand Stefan Bratzel, directeur du Centre de recherche automobile CAM, parie sur une reprise d'environ 4%.
"La situation générale s'améliore", constate aussi M. da Silva. "Mois après mois, de plus en plus de marchés en Europe repassent dans le vert. Les consommateurs ont besoin de remplacer leurs véhicules dans de nombreux pays", explique-t-il, ce qui devrait déboucher sur une reprise "lente et progressive" des immatriculations.
Les constructeurs les plus affectés par la mauvaise santé de l'Europe sont le français PSA Peugeot Citroën, avec des ventes en repli de 9,6% sur onze mois et l'italien Fiat (-7,8%). PSA, à la peine, est en discussion avec son partenaire chinois Dongfeng pour que ce dernier entre à son capital.
Les américains General Motors et Ford, qui cumulent des pertes de plusieurs milliards de dollars sur le Vieux continent ces dernières années, ont vu leurs ventes reculer respectivement de 5,5% et de 4,6% entre janvier et novembre.
L'allemand VW limite la casse (-2,1%), tout comme le spécialiste du haut de gamme BMW (-0,5%) et le japonais Toyota (-1,2%). Le sud-coréen Hyundai perd un peu de terrain (-2,1%) mais les ventes de sa filiale Kia progressent légèrement (+0,4%).
Le constructeur français Renault fait partie des rares gros constructeurs en Europe à voir ses immatriculations progresser (+2,4%) grâce à sa marque à bas coûts Dacia qui connait une envolée de 21,1%. L'allemand Daimler, propriétaire des marques Mercedes et Smart va aussi à contre-courant du marché (+4,5%).