La Commission europénne a plaidé lundi pour un siège unique de l'Union européenne - ou au moins de la zone euro - au sein des instances du Fonds monétaire international (FMI), en dépit des réticences que cette idée suscite parmi les pays intéressés.
"La commission est d'avis qu'il est dans l'intérêt de l'Union européenne et des Etats membres d'aller dans le sens d'un siège unique pour l'Union européenne, ou au moins pour la zone euro, au sein du FMI", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, devant le Parlement européen à Strasbourg.
"Il faudra que cela se fasse de manière graduelle et progressive", a-t-il ajouté.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet avait avancé la semaine dernière des propositions similaires, en suggérant la création d'un ministère des Finances de la zone euro qui aurait notamment parmi ses attributions "la représentation de la confédération de l’Union au sein des institutions financières internationales".
En février 2010, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy avait déjà implicitement plaidé en faveur de cette idée.
Le siège unique au FMI est aussi soutenu par le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, qui a jugé que les pays européens étaient "ridicules" au sein de l'institution du fait de leur représentation fragmentée.
Mais pour l'heure, l'hypothèse ne soulève pas l'enthousiasme des pays concernés, notamment du côté de l'Allemagne, de la France et de l'Italie.
Pour faire davantage de place aux pays émergents au sein du FMI, un débat a été lancé ces dernières années sur l'opportunité de rationaliser la représentation des différents pays européens, en la limitant par exemple à un siège au nom de la zone euro ou de l'Union européenne.
Dans ce cadre, a rappelé M. Rehn, les Européens ont accepté, lors d'une réunion du G20 en novembre dernier à Séoul, de réduire de deux sièges leur représentation au sein du Conseil d'administration du FMI, ceci "afin d'augmenter la représentation et la voix des économies émergentes".