Déçus de la Bourse, propriétaires ayant réalisé d'importantes plus-values, amoureux de la capitale : les raisons sont multiples pour expliquer que les prix des logements anciens à Paris ont bondi de 17,5% en 2010, établissant un record historique de 7.330 euros/m2 en moyenne.
Avec un prix moyen de 7.330 euros/m2 au 4e trimestre, soit une hausse de 17,5% sur un an, pour les appartements anciens, Paris intra-muros bat le record de 7.030 euros/m2 qui datait seulement du 3e trimestre, indique une étude de la Chambre des notaires de Paris et de l'Ile-de-France publiée jeudi.
Il faut remonter à la fin des années 80, juste avant l'explosion de la bulle immobilière, pour retrouver un rythme de progression plus important, se souvient Me Christian Lefebvre, président des notaires parisiens. Le pic avait été atteint au premier semestre 1989 avec une progression de 26,1% en rythme annuel.
Le trou d'air après la crise financière et économique a été très court. "Après avoir subi une baisse de 10% en Ile-de-France de l'été 2008 au printemps 2009, ce qui est faible, les 18 derniers mois se sont traduits par une hausse des prix de 14% sur l'ensemble des logements et jusqu'à 21% à Paris", soulignent les notaires.
Pour le seul quatrième trimestre, le prix moyen des logements anciens à Paris a grimpé de seulement 4,4%, par rapport au trimestre précédent, ce qui explique que la hausse n'a pas atteint les 20% sur l'ensemble de l'année, ce qui était encore imaginé début décembre au vu des trois premiers trimestres.
Surtout que les étrangers, qui alimentent la spéculation en achetant pour y établir dans de nombreux cas leur résidence secondaire, ont été moins au rendez-vous avec un taux de 6% (contre 8% en 2009) du total des acquéreurs.
"La hausse actuelle des prix des logements anciens devrait continuer au premier semestre et se stabiliser au second", prédit Me Lefebvre, qui se refuse toutefois à donner une fourchette de prix.
Se basant sur les avant-contrats de vente, les notaires affirment que "le niveau de 7.600 euros le m2" en moyenne a été atteint en février 2011 dans la capitale.
Opinion partagée par Laurent Vimont, président des agences immobilières Century 21, qui table sur une hausse de 5% à Paris sur l'ensemble de 2011 "si les taux d'intérêt restent constants". Sur l'ensemble de la France, la hausse ne devrait pas dépasser, selon lui, 2% à 3%, plusieurs régions ayant même enregistré une baisse en janvier et février.
"La poursuite de la hausse des prix immobiliers va finir par peser sur la capacité d'achat des ménages et limiter la hausse à venir des ventes de logements", avait averti Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de la banque HSBC France, dans une étude parue l'an dernier.
Pour l'ensemble de l'Ile-de-France, les prix ont enregistré une hausse de 14,1% en 2010 par rapport à 2009. L'augmentation est beaucoup moins forte en petite couronne (+12,8%) et en grande couronne (+7,3%) que dans la capitale.
Les notaires se sont félicités, lors d'une conférence de presse, des annonces du gouvernement sur la réforme de la fiscalité du patrimoine.
Ils se sont particulièrement réjouis de la déclaration du Premier ministre François Fillon, qui a confirmé que le gouvernement ne taxerait pas les plus-values de cession de la résidence principale, afin d'"encourager l'accession des Français à la propriété". Une décision qui aurait risqué de gripper fortement le marché de la revente de logements, particulièrement à Paris.