Un peu plus d'un tiers des banques ont durci leurs conditions de crédit aux entreprises au quatrième trimestre, selon une enquête menée par la Banque de France auprès des banques, dont beaucoup anticipent une baisse de la demande de crédit des entreprises au premier trimestre 2012.
Quelque 36,2% des établissements bancaires ont fait état d'un durcissement, tandis que 63,8% indiquent n'avoir "pratiquement pas changé" leurs critères d'octroi sur les trois derniers mois de l'année 2011.
Le phénomène a davantage touché les grandes entreprises (41,3% des banques ont durci les critères qu'elles leur appliquent) que les PME (35,3%).
"En France comme dans l’ensemble de la zone euro, la perception de perspectives économiques moins favorables est indiquée comme ayant influé sur les critères d’attribution", observe la Banque de France dans l'étude publiée mercredi.
L'institut fait notamment état d'un durcissement en matière de montant accordé, de durée, de frais autres que les intérêts et de clauses des contrats de crédit. Elle relève néanmoins qu'"en France, les garanties demandées (aux entreprises) n’ont pas évolué, à la différence de la zone euro".
Le rythme du tour de vis pourrait cependant se ralentir: pour le premier trimestre 2012, seules 23% des banques prévoient un durcissement des conditions de crédit aux entreprises.
Selon les établissements de crédit, le mouvement le plus marquant sur les trois premiers mois de 2012 devrait concerner la demande et non l'offre de crédit. Quelque 40,5% des banques interrogées prévoient que la demande des entreprises va "diminuer quelque peu", principalement du côté des PME.
Quant aux ménages, une faible minorité de banques annoncent avoir durci leurs critères d'octroi de crédit immobilier (17,5%), et la presque totalité (98,0%) des établissements assurent avoir laissé les conditions inchangées pour le crédit à la consommation.
Toujours selon les banques, ces critères devraient néanmoins se durcir au premier trimestre, tant en crédit immobilier (43,6% le pensent) qu'en crédit à la consommation (37,2%).
A l'instar des entreprises, la demande des ménages est attendue en repli sur les trois premiers mois de 2012, surtout pour l'immobilier (89,0% anticipent une baisse) mais aussi pour le crédit à la consommation (44,8%).