Le gouvernement roumain de centre-gauche qui devrait obtenir lundi la confiance du parlement a annoncé être parvenu à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) et l'UE sur un déficit public plus élevé, mais le président Traian Basescu a appelé dimanche à la prudence.
"Les négociations (...) ont été couronnées de succès. Un accord a été trouvé pour majorer le déficit budgétaire et respecter les deux promesses du Premier ministre désigné Victor Ponta", a déclaré aux journalistes le futur ministre des Finances, Florin Georgescu.
Ces deux promesses portent sur une hausse d'environ 16% des salaires du secteur public, afin de compenser leur réduction de 25% en 2010, et sur un remboursement de charges sociales indûment perçues auprès de certaines catégories de retraités.
Selon M. Georgescu, ces sommes seront versées en plusieurs tranches, à partir du mois de juin.
Le ministre n'a pas précisé quel était le nouveau déficit public négocié avec le FMI.
Le gouvernement de centre-droit, renversé fin avril par un motion de censure, s'était engagé à reduire ce déficit à 1,9% du PIB en 2012.
En recevant la délégation du FMI et de l'UE, le chef de l'Etat a mis en garde contre une aggravation des déficits du fonds des assurances maladie et du fonds des retraites.
"Il s'agit d'un élément essentiel. Je n'enverrai pas la lettre (d'intention signée avec le FMI) au Parlement si ce principe n'est pas respecté", a-t-il souligné.
M. Basescu a par la suite expliqué lors d'une conférence de presse que ses réticences étaient liées uniquement au remboursement des retraités.
"Je soutiens sans réserves le rétablissement des salaires à leur niveau antérieur", a-t-il indiqué.
"Mais nous devons trouver une solution pour rembourser les retraités sans augmenter les déficits", a précisé le président, soulignant avoir dit au FMI que "toute mesure populiste était inacceptable en cette année électorale".
M. Basescu, un partisan des mesures d'austérité adoptées il y a deux ans par Bucarest, alors en proie à la crise économique, a à plusieurs reprises appelé à maintenir la discipline budgétaire afin d'éviter tout dérapage.
La Roumanie avait obtenu en 2009, en échange de réformes douloureuses, un prêt de 20 milliards d'euros de la part du FMI, de l'UE et de la Banque mondiale, qui lui a permis de sortir de la crise.
En mars 2011 elle a signé un nouvel accord de type préventif, sur un prêt de 5 milliards d'euro, utilisables uniquement en cas de force majeure.