Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré lundi que le fonds européen de secours (FESF) devait "rester comme il est", face aux appels, notamment français, à augmenter sa dotation pour lutter contre la crise de la dette.
Lors d'un sommet européen exceptionnel "le 21 juillet, il a été décidé que le FESF reste comme il est et qu'il garde le montant qu'il avait avant cette date", a déclaré le porte-parole lors d'une conférence de presse.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn ont cependant appelé à "réévaluer" le montant de ce fonds tout comme le ministre français des Finances François Baroin.
"L'enveloppe est établie à 440 milliards et nous avons déjà dit que s'il fallait aller plus loin, nous irions plus loin", a déclaré M. Baroin lundi matin sur Europe 1, avant que l'Allemagne ne semble s'y opposer.
Créé en 2010 pour venir en aide à l'Irlande puis au Portugal, le FESF est doté de 750 milliards d'euros, avec une capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros, jugée insuffisante pour sauver un pays comme l'Italie.
Le porte-parole du gouvernement allemand a par ailleurs indiqué qu'il n'y avait "rien de changé" aux décisions prises lors de ce sommet, qui prévoient notamment un élargissement des compétences du FESF pour lui permettre d'acheter des obligations publiques de pays en difficulté sur le marché secondaire.
Ces décisions doivent être validées par les parlements nationaux avant d'entrer en vigueur.
Si la France a déjà annoncé une session extraordinaire de son Parlement du 6 au 8 septembre, le porte-parole du gouvernement allemand a lui refusé de se prononcer sur l'éventualité d'une initiative semblable en Allemagne et rappelé que la décision revenait aux députés eux-mêmes.
Selon M. Baroin cependant, "le Parlement allemand se réunit en septembre" pour entériner ces décisions. Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel se sont également engagés dimanche dans un communiqué commun à obtenir cette validation par leurs Parlements respectifs avant fin septembre.
"On ne peut pas aller plus vite", a assuré le grand argentier français selon qui le FESB aura alors "les moyens d'anticiper les menaces et les attaques avec les risques de contagion" de la crise des dettes souveraines à l'ensemble de la zone euro.
Le porte-parole du gouvernement allemand a enfin indiqué que la chancelière Angela Merkel était "revenue à Berlin comme c'était prévu" mais assuré qu'elle "n'interrompait pas ses vacances" qui doivent durer jusqu'à la fin de la semaine.