Le gouvernement sud-africain a annoncé mercredi qu'il consacrerait 3.200 milliards de rands (320 milliards d'euros) sur neuf ans pour améliorer les infrastructures du pays, afin de stimuler la croissance et l'emploi.
Le ministre des Finances Pravin Gordhan a déclaré que ce programme d'investissements consentis d'ici 2020 dans l'énergie, le logement, les transports, l'éducation et l'eau était "ambitieux mais pas ingérable".
"Nous entrons dans une nouvelle phase passionnante de l'économie sud-africaine. (...) Nous prenons un chemin tiré par l'investissement", a-t-il déclaré à des journalistes avant de présenter son budget 2012/13 au Parlement.
La majeure partie des 43 projets sont encore en cours d'évaluation, et un quart d'entre eux sont déjà en cours d'exécution, notamment le programme de construction de nouvelles centrales électriques.
Le pays entend déjà dépenser 845 milliards de rands (84 milliards d'euros) sur les trois prochaines années, dont 300 milliards dans l'énergie et 262 milliards dans les transports.
"Ces investissements feront sauter des goulets d'étranglement critiques et permettront à l'économie et à l'emploi de croître à un rythme plus rapide", ajoute un document du ministère du Budget publié mercredi.
Le gouvernement sud-africain veut notamment améliorer les capacités de transport pour mieux écouler les exportations de minerais et renforcer un réseau électrique défaillant, afin de stimuler la croissance et de créer les millions d'emplois dont le pays a désespérément besoin.
Parmi les autres projets à plus long terme, il cite un TGV entre Johannesburg et Durban.
Pravin Gordhan a précisé que les investissements prévus seraient cofinancés par des institutions publiques de développement et le secteur privé, "sans compter sur des financements extérieurs coûteux ou de complexes arrangements structurés".
"L'Afrique du Sud a des marchés de capitaux profonds et liquides, à travers lesquels des fonds peuvent être levés à long terme à des tarifs compétitifs par le gouvernement, les entreprises d'Etat et le secteur privé", a-t-il assuré.
"Nos institutions financières de développement sont capables d'élever les investissements en capital et de co-financement des entités du secteur privé l'État et les municipalités."
Parmi les mesures accompagnant son budget de 1.060 milliards de rands (106 milliards d'euros), le ministre a annoncé pêle-mêle une hausse des taxes sur l'essence, un feu vert aux péages --controversés-- sur les autoroutes de Johannesburg et une possible hausse de la TVA pour financer la sécurité sociale.
M. Gorhan a estimé que l'économie sud-africaine était "en bonne santé", quand bien même la croissance devrait ralentir à 2,7% en 2012.
Le déficit budgétaire devrait atteindre 4,6% du produit intérieur brut (PIB) sur l'exercice 2012/13, en baisse de 0,2 point sur l'année précédente, l'objectif étant de le limiter à 3% en 2014/15.
La dette publique devrait continuer à progresser à 36% du PIB cette année, pour atteindre un pic de 38,5% en 2014/15.