Le produit intérieur brut de la Finlande a une nouvelle fois baissé au premier trimestre, reculant de 0,4% par rapport au trimestre précédent, a annoncé jeudi le bureau statistique national.
Ces données, basées sur des estimations préliminaires, confirment la récession de ce membre de la zone euro: selon Statistiques Finlande, le PIB avait baissé de 0,2% au quatrième trimestre.
Le pays en est à huit trimestres consécutifs de baisse de l'activité ou de croissance nulle. L’économie finlandaise reste sur deux années de contraction (-1,4% en 2013 après -1,0% en 2012).
"Cette période de récession est la plus longue depuis la récession du début des années 90, époque à laquelle l'économie s'était contractée pendant trois ans, entre 1990 et 1993", a rappelé le bureau statistique.
Les perspectives du pays restent sombres. En avril encore, le gouvernement tablait sur une croissance de 0,5% pour cette année.
La banque Nordea a pour sa part estimé mercredi au contraire que le PIB allait se contracter de 0,5%. "Il faut accélérer les réformes structurelles", avait rappelé l'économiste chef de Nordea, Aki Kangasharju, dans un communiqué.
Le gouvernement a annoncé fin 2013 de vastes réformes structurelles afin de dynamiser l'économie. Mais le gouvernement de coalition, qui inclut des partis de gauche et de droite, a eu du mal à mettre en œuvre ces réformes.
Les changements politiques ont provoqué des tensions au sein de l'exécutif.
Le parti social-démocrate a assigné au poste de ministre des Finances son nouveau leader, Antti Rinne, un ex-syndicaliste qui avait longtemps critiqué la politique d'austérité.
Le Premier ministre conservateur Jyrki Katainen a à son tour annoncé en avril qu'il quitterait son poste en juin.
En mars, la Ligue de gauche, un parti minoritaire, avait déjà quitté le gouvernement pour protester contre les coupes budgétaires.