La Bourse de Paris, victime de prises de bénéfices au cours des dernières séances, va se focaliser cette semaine sur les annonces des entreprises américaines et notamment des poids lourds du secteur bancaire, faute de rendez-vous économique majeur en Europe.
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a cédé 0,64% pour terminer vendredi à 3.706,02 points. Depuis le début de l'année, il s'est adjugé 1,78%.
"Le marché parisien a subi des prises de bénéfices, ce qui est plutôt sain vu sa forte progression des derniers mois", résume Alexandre Hezez, responsable de la gestion chez Convictions AM.
Le parcours de Gemalto est à ce titre significatif. Après s'être adjugé près de 70% en un an et avoir intégré, fin décembre, le CAC 40 à la place d'Alcatel-Lucent, le titre du fabricant de cartes à puces français a perdu près de 8% cette semaine. "Il est normal que cette action cède du terrain vu la forte prime dont elle bénéficie par rapport au secteur des paiements électroniques", relève M. Hezez.
"Dans l'ensemble, ces mouvements ne remettent pas en cause l'optimisme des investisseurs ni leur appétit pour les actifs risqués comme les placements boursiers ou les titres de dette de certains pays d'Europe du Sud", ajoute-t-il.
Pour sa première émission obligataire de l'année, l'Espagne a ainsi levé près de six milliards d'euros à des taux en nette baisse, bien plus que le montant maximum visé de 5 milliards.
La réunion mensuelle de la Banque centrale européenne, jeudi, a été le temps fort de la semaine.
Les investisseurs prudents
L'institut monétaire a, sans surprise, maintenu son taux directeur à 0,75%, son plus bas niveau historique auquel il est rivé depuis juillet.
Son président Mario Draghi a adopté un ton un peu plus optimiste, tablant sur une amélioration graduelle de la situation économique en zone euro.
"Mais le canal du crédit (bancaire) demeure bloqué, les perspectives de croissance sont toujours mal orientées avec un recul de l'activité prévu au quatrième trimestre 2012 et au premier trimestre 2013", souligne François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel CIC.
Les investisseurs ont préféré rester prudents alors que la saison des résultats vient tout juste de débuter outre-Atlantique.
A ce titre, la semaine prochaine sera particulièrement riche avec les résultats annuels des plus grandes banques américaines comme JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Bank of America ou Citigroup.
Les valeurs technologiques seront aussi suivies avec les résultats d'Intel ou d'eBay. "Nous pourrions avoir de bonnes surprises car les anticipations des analystes ont été revues plusieurs fois à la baisse", relève Olivier Raingeard, chef économiste pour la banque Neuflize OBC.
A Paris, le secteur de la distribution sera particulièrement surveillé avec le chiffre d'affaires annuel de Carrefour et de Casino.
L'agenda macroéconomique sera aussi riche outre-Atlantique avec notamment les chiffres de l'activité industrielle dans les régions de New York et de Philadelphie, les ventes de détail et les mises en chantier de logements.
"Toute la question est de savoir si les craintes d'une cure d'austérité forcée aux Etats-Unis qui n'ont été levées qu'en toute fin d'année avec un accord arraché de justesse entre démocrates et républicains pour éviter +le mur budgétaire+ ont pesé", souligne M. Hezez.
A ce titre, plusieurs discours de dirigeants de la Réserve fédérale américaine, dont celui de son président Ben Bernanke lundi, sur les perspectives de la première économie mondiale seront suivis avec attention.