Le football, avec les milliards d'euros qu'il brasse, est devenu un vecteur de blanchiment d'argent et de corruption, prévient un rapport du Groupe d'action financière (Gafi) publié mercredi, qui prône une plus grande coopération internationale pour lutter contre le fléau.
"Le blanchiment d'argent à travers le secteur du football se révèle plus profond et plus complexe que ce que l'on pensait jusqu'à présent", annonce le rapport du Gafi, un organisme international de lutte contre le blanchiment.
Evoquant "des preuves dépassant le stade de l'anecdote", le Gafi invite les organismes gouvernementaux et le secteur privé à une meilleure compréhension des risques liés au football et à une standardisation des réglementations à travers le monde.
Les auteurs du rapport ont interrogé des responsables des gouvernements et des fédérations de football de 25 pays, qui ont signalé au total plus de 20 affaires de blanchiment d'argent liées au football.
"Les clubs de football sont effectivement considérés par les criminels comme de parfaits vecteurs de blanchiment", explique le rapport.
Pour le seul marché européen, le cabinet Deloitte évalue le secteur du football à 13,8 milliards d'euros, soit 0,1% du PNB de l'Union européenne en 2007. Or, les transactions internationales échappent souvent au contrôle des instances gouvernementales et sportives.
Les paris autour des matches permettent aussi de faire transiter d'énormes sommes d'argent hors du contrôle des gouvernements, précise le rapport, qui relève aussi que d'autres formes de criminalité, comme le trafic d'êtres humains ou de drogues, peuvent parfois être liées au football.
Ainsi, le recrutement des joueurs en Afrique et en Amérique latine n'est souvent "pas très clair", dénonce le Gafi.