Le ministre japonais des Finances a annoncé mardi qu'il demanderait aux Européens d'agir pour contenir leur crise de la dette, lors d'une réunion avec ses homologues du G20 en fin de semaine.
"Une situation plus stable en Europe permettrait de stopper la hausse du yen et de conduire à une croissance stable de l'économie japonaise", a expliqué Jun Azumi lors d'une conférence de presse.
M. Azumi s'est félicité de la promesse faite dimanche par le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel d'endiguer la crise de la dette européenne d'ici au début novembre. Les deux dirigeants se sont dits prêts à faire le nécessaire pour recapitaliser les banques du continent.
Mais le ministre japonais a ajouté qu'il aimerait voir "l'Europe détailler le schéma qu'elle compte adopter, y compris en termes d'augmentation des fonds injectés", lors de la rencontre des ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20 vendredi et samedi à Paris.
L'emballement de la crise de la dette de plusieurs pays de la zone euro a provoqué la panique sur les marchés financiers cet été, contribuant à tirer vers des records le yen considéré comme une "valeur refuge".
Au cours des dernières semaines, la devise japonaise a atteint son plus haut niveau depuis 1945 face au dollar et depuis dix ans vis-à-vis de l'euro.
Cette flambée renchérit les coûts des produits fabriqués au Japon et réduit la valeur des revenus tirés de l'étranger par les groupes exportateurs nippons, ce qui pèse in fine sur la reprise de l'économie japonaise, encore convalescente après le séisme et le tsunami du 11 mars.
La troisième puissance économique mondiale est en récession depuis fin 2010 et compte notamment sur ses exportations pour sortir de l'ornière, mais la montée du yen, combinée au ralentissement de la croissance mondiale, pourrait faire caler son redémarrage.
Le 4 octobre, M. Azumi avait appelé la zone euro à appliquer "rapidement" le plan d'aide à la Grèce endettée, au lendemain d'une décision de ses homologues de la zone euro de reporter au "courant du mois d'octobre" leur décision de débloquer une tranche de prêts internationaux de 8 milliards d'euros dont Athènes a besoin pour éviter la faillite.
Tokyo a investi 2,68 milliards d'euros, soit 20% du montant total, lors des trois premières émissions lancées depuis le début de l'année par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), un dispositif de secours aux pays lourdement endettés de la zone euro.
Les dirigeants japonais ont fait savoir qu'ils étaient prêts à investir davantage dans ce fonds qui dispose d'une capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros et dont l'Eurogroupe envisage de démultiplier la puissance.