Le français Jean-Pierre Mustier, ex-supérieur du trader Jérôme Kerviel à la Société Générale, a été nommé jeudi à la tête de la division banque de financement et d'investissement d'UniCredit, a annoncé la première banque italienne dans un communiqué.
M. Mustier, dont la nomination était attendue et avait été confirmée mardi par une source proche du dossier, sera également vice-directeur général de la banque. Il prendra ses fonctions le 14 mars, a ajouté UniCredit.
"Jean-Pierre représente le choix idéal pour UniCredit" grâce à sa "connaissance approfondie" du secteur et à son "expérience internationale", a commenté le patron opérationnel d'UniCredit, Federico Ghizzoni.
M. Mustier remplacera à ce poste Sergio Ermotti, qui avait décidé de quitter UniCredit en octobre, un mois après l'éviction du patron de la banque Alessandro Profumo par les actionnaires et son remplacement par M. Ghizzoni.
M. Ermotti a été recruté en décembre par la banque suisse UBS dont il est devenu responsable pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.
Ex-patron de l'activité de banque de financement et d'investissement à la Société Générale, M. Mustier était le supérieur hiérarchique du trader Jérôme Kerviel, accusé d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque française début 2008.
Après cette affaire, il avait quitté la direction de cette activité et pris la tête du pôle "gestions d'actifs et services aux investisseurs" avant de démissionner en 2009. Il était jugé, par certains, responsable de l'insuffisance des contrôles internes qui aurait permis au trader de prendre des positions non autorisées.
Depuis sa démission de la SocGen, M. Mustier était conseiller de diverses institutions financières et aidait des organisations sans but lucratif à récolter des fonds, indique UniCredit.
M. Mustier a été condamné en juin 2010 à une amende de 100.000 euros par l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour une affaire de délits d'initiés remontant à 2007. Rejetant ces accusations, il avait annoncé son intention de faire appel.
Le parquet de Paris a classé sans suite en juillet 2010 une enquête préliminaire concernant la même affaire.
Le président d'UniCredit, Dieter Rampl, a souligné qu'avec la nomination de M. Mustier, l'équipe de direction de la banque était "désormais complète", ce qui va permettre au groupe d'atteindre des "objectifs très ambitieux".
Après l'éviction de M. Profumo, qui était accusé de trop concentrer les pouvoirs, UniCredit a réorganisé sa direction en nommant notamment Roberto Nicastro au poste de directeur général, numéro deux opérationnel du groupe.