La SNCF maintient son objectif d'une hausse de 50% du chiffre d'affaires entre 2008 et 2012, un objectif "toujours d'actualité" malgré la crise, a indiqué son président Guillaume Pepy lundi dans une interview aux Echos.
Le "cap est maintenu malgré la crise, dit-il, rappelant que le projet de l'entreprise à horizon 2012 "incarne la volonté de la SNCF d'être un groupe de services multimodaux, pas seulement ferroviaires".
Concernant l'objectif de doublement du résultat opérationnel, sa réalisation "suppose que trois foyers de pertes soient traités", à savoir l'activité de "wagon isolé" dans le fret, la maintenance du réseau et les "trains d'aménagement du territoire" (Corail, Intercités), indique M. Pepy.
Pour le fret, il observe que l'entreprise doit d'abord établir un "diagnostic partagé", une phase qui durera "jusqu'à l'été".
S'agissant de l'entretien du réseau, qui "génère une perte récurrente de plusieurs centaines de millions d'euros", M. Pepy indique qu'une "remise à plat de la relation financière" avec RFF (Réseau ferré de France) est convenue.
Quant aux "trains d'aménagement du territoire", M. Pepy cite l'exemple d'un contrat de service public passé par La Poste, avec le schéma d'une "obligation de service public prise en charge non par l'Etat, mais par la collectivité".
Interrogé sur la future ouverture des TGV à la concurrence en 2010, Guillaume Pepy affirme que sa "priorité" est de "préparer la SNCF à la concurrence en poussant (ses) points forts comme l'innovation". Il entend aussi "traiter (les) points plus faibles (productivité des rames, relation de service, information)".
"L'enjeu c'est de construire la préférence pour la SNCF et le TGV", déclare-t-il, en se référant à "l'exemple à suivre" qu'est France Telecom avec Orange. "Nous avons déjà des équipes chargées de préparer des offres alternatives", ajoute-t-il.