Le directeur du Fonds européen de stabilité financière (FESF), Klaus Regling, effectuera une visite en Chine vendredi "sur fond de crise des dettes souveraines en Europe", a annoncé mercredi la délégation de l'Union européenne à Pékin.
Des sources diplomatiques ont indiqué à Bruxelles que la Chine était prête à abonder le FESF, principal instrument pour enrayer la crise de la dette dans la zone euro.
"La Chine est pour "abonder le Fonds en créant une entité autonome d'investissement ("spin-off"), a dit un diplomate sous couvert de l'anonymat.
La Chine pourrait en effet devenir un important contributeur de ce fonds de secours si les chefs d'Etat et de gouvernement européens réunis ce mercredi à Bruxelles décident de l'élargir à des investisseurs externes.
"M. Regling est idéalement placé pour discuter des défis économiques auxquels l'UE est confrontée et des récentes mesures prises pour répondre à la crise alors que le FESF est au coeur de la solution de la crise et a été créé pour sauvegarder la stabilité financière de la zone euro", explique l'UE dans un bref communiqué.
L'annonce de cette visite surprise intervient alors que les dirigeants de la zone euro se retrouvent ce mercredi en sommet à Bruxelles, sous la pression du monde entier, pour boucler un plan permettant d'enrayer la crise de la dette et de sauver la monnaie commune.
Les marchés attendent des gestes forts lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union monétaire à Bruxelles, qui s'ouvrira dans la soirée après un sommet des 27 pays de l'Union européenne.
Les dirigeants européens doivent notamment éviter à tout prix la contagion de la crise de la dette grecque à l'Italie et l'Espagne, en particulier en trouvant un moyen d'augmenter la force de frappe du FESF, doté d'une capacité de 440 milliards d'euros jugée insuffisante pour répondre à la crise.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaire étrangères, Jiang Yu, a déclaré mercredi que la Chine avait "une attitude ouverte" et "aller discuter avec les Européens des multiples manières de coopérer". La Chine a plusieurs fois réitéré ces dernières semaines son soutien à la zone euro.
On ignorait quels seraient les interlocuteurs à Pékin de M. Regling et aucun responsable n'était immédiatement joignable au ministère des Finances ni à la banque centrale.
Mercredi, le quotidien China Daily a indiqué que les pays émergents et notamment la Chine étaient d'accord pour participer à un fonds de secours européen via le Fonds monétaire international (FMI).
Citant une source non identifiée "proche des décideurs européens", le quotidien indiquait que "l'accord (des émergents) pourrait être inclus dans le document final du sommet des dirigeants européens", si le sommet de Bruxelles décide d'ouvrir ce fonds à des investisseurs externes privés et publics.
Le FESF doit être renforcé soit en lui permettant d'assurer la dette émise par des pays européens soit par un élargissement des moyens mis à sa disposition, notamment en faisant appel à des investisseurs externes.
Dans ce cas, la Chine, qui détiendrait déjà quelque 500 milliards de dollars de dette souveraine européenne, selon des experts français et allemands, et est assise sur un énorme matelas de réserves de change de 3.200 milliards de dollars, serait bien placée pour investir dans le FESF.