Après une première journée de rodage, dimanche, qui s'est passée en douceur, les nouveaux horaires de la SNCF vont subir lundi leur véritable test avec le retour au travail, ou dans les lycées, de millions de Français dont certains sont mécontents du sort qui leur a été réservé.
La SNCF attend, comme d'habitude, quatre millions de voyageurs sur ses lignes lundi qui seront accueillis et informés par 2.000 agents supplémentaires.
Des centaines d'usagers ont déjà annoncé qu'ils feraient, à partir de lundi matin, la "grève" de la présentation du titre de transport pour protester contre les choix de la SNCF et de Réseau Ferré de France (RFF) pour les horaires 2012.
Sur France 3 dimanche, le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, a dénoncé un "manque de reconnaissance et de respect" des contrôleurs dans cette grève.
Mais d'autres mouvements d'humeur sont à attendre de la part de voyageurs dont la durée du trajet habituel a été allongée ou dont le train a été purement et simplement rayé des grilles.
L'Avuc, qui a lancé une Coordination nationale des usagers du train regroupant "une vingtaine" de collectifs à travers la France, est l'un des fers de lance de l'opposition à la refonte des horaires.
Son appel à la grève "est motivé par l'intransigeance de la SNCF et de RFF à respecter des horaires conformes aux besoins de la population qui utilise les trains pour travailler, se rendre dans les établissements scolaires, se déplacer pour ses besoins", précise l'association dans un communiqué.
Plus mesurée, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT), qui fédère 150 associations dans toute la France, estime que la réforme des horaires est "bonne dans ses principes". "Mais nous sommes conscients qu'il y a des difficultés pour certains usagers", a-t-elle reconnu, critiquant toutefois "le manque de concertation en amont de la mise en oeuvre de cette réforme".
Le mécontentement gagne aussi les conducteurs, comme à Tarbes (Hautes-Pyrénées), où ils sont appelés à la grève depuis dimanche soir et jusqu'à mardi matin.
"Le grand rendez-vous est fixé à demain dès 04H30 du matin", a prévenu dimanche Jacques Damas, directeur général sécurité de la compagnie nationale évoquant les quatre millions de "navetteurs". Une attention toute particulière est accordée par la SNCF au réseau TER et Transilien.
"C'est un changement d'habitude pour les usagers mais aussi pour le personnel dans les gares ou à la maintenance de l'infrastructure", a relevé M. Damas.
Pour tenter d'adoucir les inévitables difficultés des voyageurs à s'y retrouver, la SNCF a déployé dans toutes les gares ses célèbres "gilets rouges". Ce sera le cas notamment gare du Nord lundi matin.
Le président de la SNCF, qui a prévu de se rendre sur le terrain, a annoncé "une période de rodage" pour le nouveau dispositif "étant donné que cela ne s'est jamais passé".