Wall Street se reprenait peu après l'ouverture jeudi, des indicateurs américains encourageants prenant le pas sur les incertitudes concernant l'évolution des taux d'intérêt: le Dow Jones gagnait 0,37% et le Nasdaq 0,30%.
Vers 14H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average progressait de 60,14 points, à 16.282,31 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 12,80 points à 4.320,40 points.
Le S&P 500 avançait de 0,31% (+5,78 points) à 1.866,55 points.
La Bourse de New York avait terminé dans le rouge mercredi, plombée par les commentaires de la présidente de la banque centrale américaine (Fed) laissant entrevoir une hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis plus tôt que prévu: le Dow Jones avait perdu 0,70% à 16.222,17 points et le Nasdaq 0,59% à 4.307,60 points.
Les indices ont entamé la séance sur la même tendance jeudi, les investisseurs "tentant d'évaluer la position" de la Fed après les déclarations de Janet Yellen, lors de la conférence de presse marquant la fin de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed, expliquaient les analystes de Charles Schwab.
Mme Yellen a en effet indiqué qu'il pourrait être nécessaire de remonter les taux d'intérêt "environ six mois" après la fin des dernières injections de liquidités de la Fed dans le système financier. Selon ce que décide l'institution sur le rythme du ralentissement de ce soutien monétaire, cela pourrait signifier que la hausse des taux interviendrait dès avril 2015.
"Le marché semble avoir complètement occulté le fait que (Mme Yellen) a souligné que cette action dépendrait de l'environnement économique", relevait Patrick O'Hare de Briefing.com. "Le marché a juste entendu +six mois+ et s'est emballé".
Des taux d'intérêt plus élevés tendent à peser sur l'appétit des courtiers pour les actions car il renchérit le coût du crédit et rend plus attractifs les produits d'investissement à revenu fixe.
Mais les indices sont repassés dans le vert après la publication d'une salve d'indicateurs américains de bon augure.
L'indice composite des indicateurs économiques américains a d'une part augmenté en février, un peu plus qu'escompté par les économistes, et l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a rebondi plus que prévu en mars.
Sur le front de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté moins que prévu pour la semaine close le 15 mars.
Ces données occultaient le léger recul, attendu, des ventes de logements anciens aux Etats-Uni en février.
Mais pour Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management, la réaction du marché reflète surtout "une certaine nervosité".
"On est proche des niveaux record, les indices ont beaucoup progressé lundi et mardi sans justification particulière, il suffisait de pas grand-chose pour effacer les gains du début de la semaine", estimait-il.
Sur le front des valeurs, Hewlett-Packard montait de 2,25% à 32,33 dollars après avoir annoncé une hausse de son dividende de 10,2%.
Le secteur bancaire profitait particulièrement de la perspective d'une remontée des taux d'intérêt: Bank of America gagnait 1,36% à 17,68 dollars, Citigroup 2,03% à 49,93 dollars, JPMorgan 2,31% à 59,64 dollars, Morgan Stanley 1,92% à 32,42 dollars et Goldman Sachs 0,93% à 169,75 dollars.
Pfizer progressait de 0,47% à 31,86 dollar. Le groupe pharmaceutique a reçu une autorisation spéciale de l'autorité américaine des médicaments pour un vaccin destiné à combattre une forme spécifique du méningocoque.
La chaîne de magasins de prêt à porter Guess chutait de 5,42% à 27,20 dollars après avoir fait part de prévisions inférieures aux attentes du marché.
L'équipementier sportif Nike devait publier ses résultats après la clôture (-0,59% à 78,68 dollars).
Le marché obligataire, qui avait fortement baissé mercredi, évoluait sur une note contrastée. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans augmentait à 2,781% contre 2,772% mercredi soir, et celui à 30 ans reculait à 3,660% contre 3,670% à la précédente clôture.