Première agence de voyages en ligne en France, Voyages-sncf.com a vu ses ventes progresser de 7% l'an dernier à 3,6 milliards d'euros et son objectif est désormais de se hisser parmi les leaders de la distribution de billets de trains en Europe, avec l'appui du digital.
"Dans le cadre de l'écosystème touristique mondial, il n'y a de la place que pour de grands acteurs mondiaux, comme Expedia, Booking, etc. Nous voulons devenir leader de la distribution de trains européens et être LE spécialiste de la destination France", a déclaré à l'AFP le directeur général, Yves Tyrode.
"Face aux gros acteurs mondiaux, il est urgent d'avoir des champions européens de l'e-business et du digital dans le tourisme", a-t-il ajouté.
M. Tyrode estime que Voyages-sncf.com (VSC), filiale de la SNCF née en 2000, a réalisé une très belle progression en 2012 compte tenu du contexte économique.
Pour mieux attaquer le marché européen et profiter du boom des ventes sur web et mobiles, VSC lance désormais une double offensive: les activités en Europe vont être fusionnées sous la marque unique Voyages-sncf.com, pour plus de cohérence, en mettant plus que jamais le cap sur le digital, a annoncé VSC lors d'une conférence de presse mardi.
Sous la marque Voyages-sncf.com seront réunies trois entités et 13 sites web et mobiles en six langues: Voyages-sncf.com qui gérait jusqu'ici les seules ventes en France, Rail Europe Ltd pour le marché britannique et Rail Europe Continental qui s'occupe du reste des marchés européens du groupe (Belgique, Allemagne, Espagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse). Mais aucune suppression de poste n'est prévue parmi les 650 salariés, a assuré M. Tyrode.
Un nouveau site vient aussi d'être lancé en russe, début avril.
Billets dématérialisés sur 80% des trajets
"En fusionnant nos activités, on réunit le meilleur de Voyages-sncf.com, qui était l'expertise digitale de la vente en ligne, et l'expertise de la vente de trains européens qui était faite par Rail Europe", a expliqué M. Tyrode.
L'objectif de la manoeuvre, "être plus fort hors de France", est en cohérence avec les ambitions de la SNCF qui veut réaliser 30% de son chiffre d'affaires à l'international d'ici à 2017, contre 24% l'an passé.
Aujourd'hui, les recettes de Voyages-sncf.com se font surtout en France. Sur 68 millions de billets vendus en 2012, seuls 3,5 millions l'ont été hors de l'hexagone. Mais la progression a été de 32% sur un an et M. Tyrode juge le potentiel "immense".
Autre axe que VSC souhaite renforcer: la vente sur supports mobiles, qui a assuré l'essentiel de sa croissance en 2012.
20% des consultations de Voyages-sncf.com ont lieu via des mobiles et quatre millions de billets ont été vendus l'an dernier (+125%) via des smartphones et tablettes, soit "un billet toutes les 5 secondes", pour un volume de 162 millions d'euros (4,5% du total).
En trois ans, le groupe a recensé 5,5 millions de téléchargements de son application.
VSC consacre aujourd'hui la moitié de ses investissements à l'innovation.
Il en a dévoilé mardi plusieurs visant à conquérir de nouveaux clients. Parmi eux, l'express Booking permettra dès juin d'"acheter son billet de train en moins de six secondes". Le service mémorisera les données clients d'un achat à l'autre pour gagner du temps.
Le billet dématérialisé sur mobile sera lui disponible pour 80% des voyages TGV et Intercités en mai en France et cet été en Europe (contre environ 30% aujourd'hui).
Le service Mytripset, lancé en version bêta (de test) en septembre et qui permet d'organiser son voyage de porte à porte, référence désormais 200.000 trains et 180 compagnies aériennes. Il intégrera progressivement les transports publics, les Vélib, etc.
VSC lance aussi le service "la carte des bons plans", qui proposera à l'internaute des séjours en fonction d'un budget donné et des goûts mentionnés.