Le conglomérat industriel japonais Toshiba a annoncé jeudi la cession à son compatriote Canon de son activité d'équipements médicaux, ainsi qu'un accord en vue de vendre au chinois Midea la majorité de sa division d'appareils électroménagers.
Sur le premier cas, Toshiba n'a fait que confirmer une transaction attendue depuis qu'avait été accordé la semaine passée à Canon un droit exclusif de négociations.
Ce rachat de 100% de la filiale Toshiba Medical Systems Corporation (TMSC) par Canon s'élève à 665,5 milliards de yens (5,3 milliards d'euros).
Toshiba prévoit d'enregistrer "si possible", compte tenu des délais, un gain exceptionnel de 590 milliards de yens sur son bénéfice avant impôts de l'exercice 2015/2016 qui sera clos à la fin du mois.
Canon a été préféré à un autre candidat japonais, Fujifilm Holdings, lequel a d'ailleurs demandé mercredi dans un courrier à Toshiba des explications sur les raisons de ce choix.
L'annonce de jeudi vient consolider cette décision, même si le feu vert des autorités de la concurrence est encore nécessaire.
Du point de vue de Toshiba, étant donné la faible place actuelle de Canon dans le secteur médical, les approbations seront plus faciles à obtenir qu'elles ne l'auraient été pour Fujifilm qui a déjà de nombreuses activités médicales (endoscopes, appareils de radiographie, etc.).
C'est que Toshiba est très pressé d'en finir et voudrait présenter des comptes moins calamiteux que la perte annuelle de 710 milliards de yens jusqu'à présent redoutée.
TMSC fabrique entre autres des dispositifs d'imagerie à résonance magnétique (IRM) et de tomographie par ordinateur (CT-scan), un domaine dans lequel Toshiba est mondialement très bien placé. La société affiche un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 400 milliards de yens (3,2 milliards d'euros).
Pour Canon, l'acquisition représenterait une importante extension de son activité médicale à ce jour limitée à quelques appareils, notamment dans le secteur de l'ophtalmologie.
Dans le cas de l'électroménager, des rumeurs avaient circulé, qui laissaient présager que Midea serait préféré au turc Arcelik avec qui des discussions avaient été également entamées, selon la presse. Aucun montant n'a pour l'heure été donné.
Midea, un spécialiste des produits blancs, à commencer par les climatisations et lave-linge, est le deuxième groupe mondial du secteur très divisé de l'électroménager, avec 4,2% de parts de marché (en nombre d'unités), selon les chiffres de l'institut Euromonitor.
En pleine restructuration après un scandale comptable, Toshiba a décidé de réduire considérablement ses activités.
Au total, la cession de diverses divisions et filiales risque d'entraîner une chute des revenus annuels de plus de 1.000 milliards de yens (8 milliards d'euros) et, selon le patron, le chiffre d'affaires de Toshiba pourrait tomber en 2016-2017 à moins de 5.000 milliards de yens (40 milliards d'euros), un niveau sous lequel il n'était pas passé depuis le milieu des années 1990.
Les recettes de ventes de Toshiba ont connu un pic à quelque 7.600 milliards de yens en 2007-2008.
Par la suite, entre 2008 et 2014, trois PDG de Toshiba et plusieurs de leurs collaborateurs se sont rendus coupables d'artifices financiers pour gonfler les bénéfices.
Ces pratiques illégales, découvertes au printemps 2015, ont masqué la mauvaise santé de plusieurs divisions que le groupe est désormais contraint d'assainir après avoir changé son équipe dirigeante.