Les dépenses de consommation des ménages français en biens ont reculé de 0,4% en volume en janvier, plombées tout particulièrement par l'affaissement des achats de voitures, a annoncé mercredi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
La consommation des ménages, considérée comme le principal moteur de la croissance en France, avait déjà reculé de 0,2% en décembre, un chiffre révisé de +0,5 point par rapport à celui annoncé un mois plus tôt.
Dans le détail, les dépenses en biens durables ont sensiblement fléchi en janvier (-4,3% après +3,0% en décembre), entraînées dans les profondeurs par les achats d'automobiles (-7,6% en janvier, après +2,8% en décembre). Les ménages pourraient avoir anticipé leurs achats de voitures face au durcissement du bonus-malus au 1er janvier 2012, observe l'Insee dans un communiqué.
Les achats en équipement du logement reculent dans une moindre mesure (-1,5%) après une forte croissance en décembre (+4,3%).
Alain Carbonne (Natixis) relève cette "diminution considérable des dépenses de biens durables", estimant qu'elle "pourrait être le reflet d'un durcissement des conditions de crédit" accordés aux consommateurs sur ces achats.
Selon lui, "la consommation privée devrait continuer de décélérer au cours des prochains mois et stagner en moyenne sur le premier semestre 2012" compte tenu de "la montée du chômage, du ralentissement probable de la progression des salaires et du niveau actuel de l'inflation".
Selon Natixis, la consommation privée (selon la définition des comptes nationaux) devrait augmenter de 0,3% en 2012, soit autant qu'en 2011.
Pour Tullia Bucco (UniCredit), les chiffres de janvier traduisent "vraisemblablement les préoccupations des ménages sur l'évolution de leurs revenus alors que la situation du marché du travail continue de se détériorer". L'analyste table cependant sur "une reprise modérée des dépenses de consommation dès février, en raison de l'augmentation sensible de la consommation d'énergie résultant d'une météo exceptionnellement froide".
Pour le reste, l'Insee a précisé que les achats de textile-cuir diminuent en janvier (-2,3%), après un mois de décembre déjà morose (-1,7%).
Les dépenses de consommation en "autres biens fabriqués" sont en revanche stables en janvier. Le repli des dépenses de quincaillerie-bricolage est compensé par la croissance de la consommation en biens de santé.
La consommation en produits alimentaires augmente de 1,4%, après trois mois successifs de recul (dont -1,0% en décembre).
Quant aux dépenses d'énergie, elles sont en hausse après quatre mois de baisse consécutifs. Ces dépenses augmentent de 2,0% en janvier (après -2,4% en décembre), soutenues notamment par les achats de fioul.
La révision du chiffre de décembre à -0,2% contre -0,7% annoncé un mois plus tôt est imputable notamment à l'intégration de données nouvelles sur les produits informatiques et électroniques, ainsi qu'à l'actualisation des coefficients de correction des variations saisonnières (notamment des achats d'automobiles), précise encore l'Insee.