Les Bourses européennes restent sous pression jeudi après-midi, toujours sous le coup du sévère abaissement de la note de l'Espagne et inquiètes à l'approche du scrutin crucial en Grèce.
A 15H30 (13H30 GMT), Paris affichait un recul de 0,48%, Londres de 0,76% et Francfort de 0,82% tandis que Milan était pratiquement à l'équilibre (-0,08%).
Madrid gagnait pour sa part 0,35% et l'optimisme prévalait en Grèce: la Bourse d'Athènes a bondi dans l'après-midi de 6,43%, le marché pariant sur un résultat "positif" des élections, dont l'enjeu principal est le maintien du pays dans la zone euro.
Wall Street a ouvert en légère hausse, le Dow Jones gagnant 0,10% à 15H45 (13H45 GMT).
Après sa rivale Fitch, l'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé mercredi soir la note d'endettement de long terme de l'Espagne de trois crans, à "Baa3", juste au-dessus de la catégorie "spéculative".
"L'étau se resserre sur l'Espagne", commente le courtier CM-CIC, en soulignant toutefois que l'annonce de Moody's est "une décision purement symbolique (...) le refinancement du pays se faisant en partie en circuit fermé".
Accusant le coup de cette dégradation, le taux des obligations à 10 ans de l'Espagne a atteint un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro jeudi matin, à près de 6,9%.
Selon le rapport préliminaire de l'audit sur les banques espagnoles cité par le quotidien espagnol ABC, l'Espagne devra demander entre 60 et 65 milliards d'euros à ses partenaires européens pour renflouer ses banques.
L'Italie a elle aussi vu ses taux flamber et dépasser les 6% sur les échéances les plus longues lors d'une émission de dette très suivie, mais a toutefois atteint son objectif maximum en levant 4,5 milliards d'euros.
Dans ce contexte de nervosité, les investisseurs choisissent de rester sur leurs positions sur les marchés actions. "L'activité sur les deux prochaines séances est attendue très modérée, avant le scrutin grec qui s'apparente à un référendum sur le maintien de ce pays dans la zone euro", souligne Markus Huber, chez EtxCapital.
Cette situation délicate a conduit les ministres des Finances de la zone euro à prévoir une éventuelle conférence téléphonique dès que les résultats des législatives de dimanche en Grèce seront connus.
Enfin, aux Etats-Unis la situation reste morose comme en témoigne la remontée des nouvelles inscriptions au chômage début juin, confirmant que la conjoncture sur le marché de l'emploi a cessé de s'améliorer.
De son côté, l'euro parvenait à gagner du terrain face à un dollar affaibli par de mauvais indicateurs économiques américains. A 13H45 GMT, il valait 1,2581 dollar contre 1,2556 dollar mercredi soir.