Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire à la suite de la plainte déposée par l'ex-patronne d'Arava, Anne Lauvergeon, et son mari, Olivier Fric, pour écoutes illégales par des officines privées, a-t-on appris de source judiciaire.
L'enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance sur la personne (BRDP), a-t-il été précisé.
Mme Lauvergeon et son mari ont déposé plainte lundi à Paris, notamment pour "complicité et recel de violation de secret professionnel" à la suite d'écoutes présumées ayant visé M. Fric et qui ont duré plusieurs mois, selon leur avocat Me Jean-Pierre Versini Campinchi.
Le Canard enchaîné a révélé, dans son édition datée de mercredi, l'existence d'un rapport d'enquête datant du 26 septembre réalisé par une officine privée relatif à l'achat par Areva en 2007 d'une société minière d'uranium UraMin. Une autre partie de l'enquête détaille les comptes en banques et les données téléphoniques de M. Fric, consultant dans le secteur énergétique.
Selon les conclusions du rapport, cité par le Canard enchaîné, "les recherches préliminaires menées sur M. Fric n'ont pas permis d'obtenir d'informations laissant penser qu'il aurait pu bénéficier de manière illégitime du rachat d'UraMin par Areva".
Uranim avait été acheté par Areva en 2007 sous la présidence de Mme Lauvergeon pour une somme de 1,8 milliard d'euros. Mais la société en vaut aujourd'hui près de cinq fois moins.
Récemment, un comité interne a été mis en place par Areva pour vérifier dans quelles conditions UraMin a été acquise et exploitée. L'Etat, actionnaire d'Areva à 87%, a également diligenté une enquête.
Après plus de 10 ans à la tête d'Areva, le mandat "d'Atomic Anne" était arrivé à échéance à la fin juin et sa candidature à un troisième mandat n'avait pas été retenue, se heurtant à ses mauvaises relations notoires avec le président Nicolas Sarkozy et avec le patron d'EDF, Henri Proglio.