Le groupe pharmaceutique britannique Astrazeneca a annoncé jeudi qu'il allait supprimer 7.300 emplois dans le monde pour faire face à la baisse attendue de ses revenus, en dépit d'une hausse de 23% de son bénéfice net en 2011.
Simultanément à la publication de ses résultats, la compagnie a annoncé le lancement d'un nouveau plan de restructuration destiné à lui faire économiser 1,6 milliard de dollars par an. Mais sa mise en oeuvre coûtera dans un premier temps 2,1 milliards de dollars.
Le bénéfice net annuel part du groupe, porté par la vente d'une filiale suédoise, a atteint 9,98 milliards de dollars, mais son chiffre d'affaires a baissé de 2% sur la période.
En outre, le quatrième trimestre a été nettement moins bon que les précédents, avec un bénéfice net en baisse de 8,3% par rapport au même trimestre de 2010, à 1,49 milliard de dollars.
Or la baisse des revenus devrait s'accélérer en raison de l'expiration prochaine de licences sur des médicaments phares du groupe, comme le neuroleptique Seroquel, et des restrictions des gouvernements occidentaux en matière de dépenses de santé, a expliqué dans un communiqué le directeur général David Brennan.
Il a prévu une "année 2012 difficile" et justifié le nouveau plan d'économies par la volonté du groupe de préserver les investissements en recherche et développement.
Astrazeneca n'a pas donné de détail à ce stade sur les sites qui seront touchés par des suppressions d'emplois. Il compte 61.000 employés dans le monde dont 8.000 au Royaume-Uni, et a déjà procédé depuis 2007 à plusieurs vagues de licenciements massifs.
Il avait annoncé en décembre la suppression de 1.150 postes commerciaux aux Etats-Unis, soit le quart de ses effectifs des ventes dans le pays.
Pour tenter de satisfaire les investisseurs malgré les incertitudes, le laboratoire a annoncé le rachat de titres à hauteur de 4,2 milliards de dollars en 2012, une initiative destinée à soutenir le cours de l'action. Le dividende annuel a en outre été augmenté de 10%, à 2,80 dollars.
Mais ces annonces n'ont pas suffi à convaincre et le titre perdait 3,95% à 2.967 pence vers 11H00 GMT à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse de 0,14%.
A l'échelle mondiale, les laboratoires se livrent à une concurrence acharnée pour la fabrication des versions génériques de leurs produits. Astrazeneca a estimé avoir ainsi perdu 2 milliards de dollars de revenus en 2011.
Il a chiffré à un milliard de dollars la perte provoquée par la diminution des taux de remboursement des médicaments décidée par les gouvernements de pays frappés par la crise.
Or dans le même temps, la découverte de nouveaux médicaments nécessite des investissements de plus en plus lourds dans un environnement réglementaire contraignant.
Astrazeneca a subi cet été un sérieux revers avec la publication d'un avis négatif par un comité d'experts américain sur la mise en vente d'un nouveau médicament contre le diabète, le Dapagliflozin, qu'il avait développé avec le laboratoire américain Bristol-Myers Squibb (BMS).