La Grèce tente de convaincre ses partenaires de la zone euro que l'allongement de son ajustement budgétaire ne leur coûtera rien de plus, a indiqué mardi le porte-parole officiel Simos Kedikoglou.
Avec nos partenaires, "nous discutons déjà de l'allongement" du délai requis pour réduire le déficit public à moins de 3% du PIB, "nos plans montrent que nous n'aurons pas besoin d'un financement supplémentaire des Etats membres", a affirmé M. Kedikoglou sur la radio To Vima.
Le Premier ministre Antonis Samaras, qui vient de conclure une mini-tournée à Berlin et Paris pour affermir leur soutien à la Grèce, a présenté des propositions expliquant comment un sursis "ne coûtera rien de plus aux Etats membres, ne nécessitera pas l'aval des 17 parlements" de la zone euro, a-t-il aussi souligné sur la télé Méga.
Alors qu'Athènes souhaite repousser de deux ans, à 2016, la fin de son programme d'ajustement budgétaire, "plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d'argent", avait affirmé M. Samaras auprès du quotidien allemand Bild avant de rencontrer son homologue allemande Angela Merkel et le président français François Hollande.
Mais le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, lui avait rétorqué auprès du journal allemand Tagesspiegel am Sonntag, que "plus de temps, cela veut dire en général plus d'argent".
"Et cela signifie très rapidement un nouveau programme" d'assistance financière, avait-il ajouté, alors que Berlin attend avant toute nouvelle décision les résultats, attendus d'ici début octobre, de l'audit financier et économique mené par la troïka représentant les créanciers du pays (Commission et Banque centrale européennes, Fonds monétaire international).
Selon Panayotis Petrakis, professeur d'économie financière à la faculté d'Athènes, la Grèce a bien conscience qu'elle risque de ne pas obtenir de nouveaux versements sous forme de prêts.
"Evidemment, plus de temps c'est plus d'argent, mais il y a beaucoup de moyens de financer" un tel répit, a-t-il affirmé à l'AFP, jugeant que "le mieux serait une restructuration de la dette souveraine grecque détenue par la BCE", une option débattue au sein de la zone euro.