La Commission européenne n'a pas exclu mardi un soutien financier supplémentaire pour Chypre dans le cadre du budget de l'UE pour la période 2014-2020, tout en soulignant que la marge de manoeuvre était limitée.
"Je n'exclus pas la recherche de soutien supplémentaire de la part des autorités budgétaires, malgré les difficultés actuelles bien connues sur ces questions au niveau de l'UE", écrit le président de la Commission européenne José Manuel Barroso dans une lettre au président chypriote Nicos Anastasiades.
Les dirigeants de l'UE ont eu le plus grand mal à se mettre d'accord début février sur un budget d'austérité pour 2014-2020, en baisse pour la première fois dans l'histoire de l'Union.
Vendredi, M. Anastasiades avait écrit à Bruxelles pour demander à l'UE une "aide supplémentaire" pour son pays, qui doit mettre en oeuvre des mesures douloureuses dans le cadre de son plan de sauvetage. Ces propos avaient d'abord été interprétés comme une demande d'un prêt plus important que les 10 milliards d'euros prévus par l'UE et le FMI. Ils ont ensuite été clarifiés.
Alors que le président Anastasiades a demandé que son pays reçoive plus au titre de la politique de cohésion et du développement rural, M. Barroso rappelle que la répartition de ces enveloppes a déjà été faite dans le cadre de "négociations difficiles" et que ce sujet requiert "l'unanimité" des Etats membres. Malheureusement, aucune marge n'a été laissée".
Mais dans le même temps, il reconnaît que "la situation de Chypre est dégradée et doit être prise en compte dans la programmation", en citant les fonds structurels destinés à rattraper le retard des régions les plus pauvres de l'UE. "Il ne fait pas de doute que cela nécessitera des changements dans l'attribution des fonds", dit-il.
La Commission européenne a mis en place une "task force" pour aider Chypre à identifier ses besoins et des projets, afin de mieux orienter les fonds européens vers l'île. M. Barroso souhaite que "l'évaluation des besoins" soit détaillée.
"Dans ce contexte, je n'exclus pas la recherche de soutien supplémentaire de la part des autorités budgétaires, malgré les difficultés actuelles bien connues sur ces questions, au niveau de l'UE", ajoute-t-il.
Il évoque aussi la possibilité "d'avancer" le versement de certaines aides pour Chypre dans le cadre du budget 2014-2020, afin d'avoir un "impact sur le terrain aussi vite que possible". Il rappelle que le pays doit recevoir quelque 945 millions d'euros sur la même période, au titre des fonds de cohésion et de la politique agricole.