Quelque 200 personnes étaient rassemblées mardi matin dans le calme devant le tribunal de commerce de Rouen, qui examine les offres de reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) alors que l'autorisation de poursuite de l'activité expire le jour-même.
Les administrateurs judiciaires sont entrés à 9H30 dans le tribunal, sur l'entrée duquel une banderole proclamait "Non à la mort du raffinage".
"La cession doit être privilégiée à toute autre forme de solution", a affirmé à l'AFP Nicolas Vincent, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC.
"Je vois mal le fait de faire revivre aux salariés la même histoire qu'on a vécue les 18 derniers mois", a-t-il expliqué, avant d'ajouter: "c'est pourquoi nous demandons à ce que le tribunal de commerce se positionne sur les documents fournis pas les candidats repreneurs".
En cas de fermeture de la raffinerie, liquidée en octobre avec poursuite de l'activité jusqu'au 16 avril, "on demande à ce qu'il y ait une mobilisation de la cellule de reclassement sous l'égide du gouvernement avec l'ensemble des acteurs du raffinage français".
Stéphane, un salarié de 46 ans, qui travaille à la raffinerie depuis 22 ans, a confié à l'AFP qu'il n'était "pas très confiant malheureusement. On espère tous une reprise mais j'ai un mauvais pressentiment. J'espère me tromper, mais les gens en ont un peu ras le bol".
Le tribunal examinait mardi matin les deux offres transmises par les administrateurs judiciaires le 2 avril, celle du Panaméen NetOil, en lice depuis juillet 2012 et celle du Libyen Murzuq Oil, apparu ces dernières semaines.
L'intersyndicale demande pour sa part que les juges consulaires prennent en considération également deux autres dossiers écartés par les administrateurs et présentés respectivement par le Luxembourgeois GTSA et le Hongkongais Oceanmed Seasky System Limited.