"Je suis désolée d'être là", a plaisanté la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, jeudi au cours d'une conférence de presse, alors qu'on l'interrogeait sur des rumeurs de presse la donnant partante de la direction du groupe nucléaire public.
"Mon habitude n'est pas de commenter les rumeurs surtout quand elles sont suscitées par des gens, dont on connaît bien les intérêts particuliers", a-t-elle déclaré.
"On a beaucoup entendu parler il y a peu de temps du démantèlement d'Areva. Comme cette rumeur-là est en train de mourir, on veut me démanteler moi", a-t-elle ironisé, avant d'ajouter: "Comme vous le voyez, je suis encore assez intégrée."
"Honnêtement, tout cela est un peu consternant car on a de vrais enjeux internationaux et je ne pense pas qu'on les fasse prospérer avec ces manipulations. Pour moi, le sujet important, c'est le développement d'Areva", a poursuivi Mme Lauvergeon.
La présidente d'Areva fait régulièrement l'objet de rumeurs selon lesquelles le président de la République Nicolas Sarkozy souhaiterait la remplacer à la tête du groupe public (détenu à plus de 90% par l'Etat).
Ces rumeurs ont refait surface en janvier, dans une brève du Canard Enchaîné. Puis le site d'informations Wansquare a annoncé son départ pour ce jeudi, ce que l'Elysée a immédiatement démenti.
Ancienne Sherpa de François Mitterrand, Anne Lauvergeon dirige Areva (ex-Cogema) depuis plus de 10 ans et a fait du groupe nucléaire public un des leaders mondiaux du secteur.
Le groupe nucléaire public Areva a réalisé en 2009 un bénéfice net en baisse de 6,3%, a-t-il annoncé jeudi, en affirmant cependant s'attendre à une "forte progression" de ses bénéfices cette année.