La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, plombée par le refus de la Banque centrale européenne (BCE) d'intervenir massivement sur le marché obligataire: le Dow Jones a lâché 1,63% et le Nasdaq 1,99%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 198,67 points à 11.997,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 52,83 points à 2.596,38 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 2,11% (26,66 points) à 1.234,35 points.
Wall Street avait débuté la journée sur une petite baisse, avant de réellement s'enfoncer lorsque le président de la BCE Mario Draghi a réitéré en conférence de presse son opposition à une intervention massive de son institution, appelant plutôt les gouvernements européens à "faire le maximum".
Le marché espérait voir l'institution de Francfort annoncer un renforcement de sa participation sur le marché obligataire en rachetant des obligations des pays lourdement endettés de la zone euro.
Les propos de M. Draghi "ont donné au marché une raison d'être prudent et de prendre des bénéfices avant la fin du sommet" européen vendredi, a commenté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
"La déception au sujet des obligations a éclipsé une chute marquée des inscriptions au chômage aux Etats-Unis et une nette avancée des ventes de détail, de même que les mesures non conventionnelles de la BCE pour soutenir son secteur bancaire", ont résumé les analystes de Charles Schwab.
Le conseil des gouverneurs de la BCE, inquiet de la défiance des marchés à l'égard des établissements bancaires européens, a décidé de deux opérations de prêts sur 36 mois pour leur éviter une pénurie de liquidités et donc, en conséquence, du crédit.
La Bourse américaine a trouvé du réconfort dans le plus fort recul des inscriptions hebdomadaires en plus de dix mois aux Etats-Unis: 381.000 demandes d'allocations de chômage ont été enregistrées dans le pays du 27 novembre au 3 décembre, soit 6% de moins que la semaine précédente.
"C'était bienvenu, surtout avant le rapport mensuel sur l'emploi, de voir que le marché de l'emploi continue de s'améliorer", a souligné Lindsey Piegza, économiste chez FTN Financial.
Toutefois, a-t-elle tempéré, "on ne peut pas parler de reprise aux Etats-Unis tant que l'incertitude continue de dominer en Europe et de menacer le pays".
Toutes les valeurs de l'indice vedette Dow Jones ont fini en baisse, à l'exception de McDonald's (+0,49% à 96,92 dollars), qui a fait état d'une nette hausse de ses ventes mondiales en novembre par rapport à l'année précédente.
Dans l'informatique, Microsoft (-0,78% à 25,40 dollars) va former une joint-venture dans le domaine médical avec General Electric (-2,57% à 16,31 dollars).
IBM a perdu 1,27% à 191,58 dollars. Le groupe informatique américain a conclu un accord pour acheter pour 440 millions de dollars la société DemandTec (+55,99% à 13,15 dollars).
Le groupe Costco a abandonné 1,95% à 86,76 dollars après avoir publié des résultats conformes aux attentes du marché.
Boeing a cédé 0,61% à 70,17 dollars après avoir obtenu un accord avec un syndicat pour la reconduction de sa convention collective.
Dans le secteur automobile, le deuxième constructeur américain, Ford (-2,98% à 10,75 dollars) a annoncé qu'il allait recommencer à distribuer un dividende trimestriel, ce qu'il n'avait pas fait depuis plus de cinq ans.
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,972% contre 2,017% mercredi soir, et celui à 30 ans à 2,997% contre 3,043%.