Bank of America souhaite rembourser une partie des 45 milliards de dollars perçus du gouvernement fédéral américain au coeur de la crise financière, afin de réduire l'influence de l'Etat dans la gestion de l'entreprise, selon le Wall Street Journal mardi.
Bank of America aurait proposé de rembourser les 20 milliards de dollars d'aide additionnelle reçue en janvier, quand elle a décidé de s'emparer de la banque d'affaires Merrill Lynch, en grande difficulté, explique le quotidien financier.
Grâce à ce remboursement, la banque basée à Charlotte en Caroline du Nord ne serait plus contrainte de soumettre le programme de rémunération de ses dirigeants à Kenneth Feinberg, le "tsar des salaires" au sein de l'administration du président Barack Obama.
Mais le WSJ précise que ce remboursement partiel ne mettrait pas fin totalement à l'influence de l'Etat dans la banque, celle-ci étant contrainte d'évoluer dans le cadre d'un régime de gestion qui l'oblige à améliorer sa gestion des risques et des liquidités, tout en réaménageant son conseil d'administration.
Au delà des 45 milliards de dollars d'aide apportés à Bank of America, le gouvernement américain avait également accepté en janvier de se porter garant des pertes éventuelles de la banque et de Merrill Lynch au niveau de leur portefeuille d'actifs à risques, évalué à 118 milliards de dollars, poursuivait le Wall Street Journal mardi.
Selon le pacte alors signé entre les deux parties, Bank of America aurait été responsable seule des 10 premiers milliards de pertes, alors que le gouvernement aurait supporté les 90% d'actifs à risques restant.
En échange de cette protection, la banque avait émis pour 4 milliards de dollars d'actions préférentielles au bénéfice de l'Etat, des titres rapportant un dividende annuel de quelque 320 millions de dollars au Trésor américain. De même, la banque avait accepté de verser 236 millions de dollars, soit deux dixièmes d'un pourcent de la valeur des actifs à risque, à la banque centrale américaine, la Fed.
Pour se libérer de ce pacte, Bank of America serait contrainte de verser au Trésor et à la Fed un "bon de sortie" compris entre 300 et 500 millions de dollars. Une requête que la direction de la banque serait actuellement en train d'étudier, toujours selon le Wall Street Journal.