La Bourse de Paris a terminé en baisse vendredi (-1,23%), marquant une pause après 4 séances de hausse et pénalisée par des statistiques américaines mitigées qui remettent en question la solidité de la reprise économique outre-Atlantique.
A la clôture, l'indice CAC 40 a perdu 35,22 points pour s'inscrire à 3.729,30 points, dans un volume d'échanges de 2,68 milliards d'euros.
Parmi les autres marchés européens, la Bourse de Francfort a lâché 1,61% et Londres a perdu 0,49% alors que l'eurostoxx 50 a fléchi de 1,53%.
La cote parisienne a évolué dans le rouge tout au long de la séance, désireuse de souffler après plusieurs séances de hausse et tirée à la baisse dans l'après-midi par de mauvaises nouvelles venant des Etats-Unis et le repli de Wall Street.
"Le marché a été d'une part dominé par des prises de bénéfices après 3% de hausse depuis le début de la semaine et d'autre part soumis à un courant vendeur après des statistiques américaines décevantes", explique Guillaume Garabédian, gérant de portefeuilles de Meeschaert Gestion Privée.
Les ventes au détail ont nettement reculé en mars aux Etats-Unis, alors que les analystes les donnaient stables. Même déception sur le moral des ménages qui a fléchi plus que prévu en avril.
Dans ce contexte, "les investisseurs craignent désormais une aggravation de la situation outre-Atlantique si jamais la politique ultra-accommodante de la banque centrale américaine, devrait être suspendue", indique M. Garabédian.
A ces interrogations sur la situation américaine s'ajoutent également des doutes sur les réels besoins de financement de Chypre.
Au niveau politique, la zone euro a avalisé vendredi les modalités du plan de sauvetage pour Chypre. Mais l'île devra faire des efforts plus importants que prévu et trouver au final 13 milliards d'euros, soit six milliards de plus que prévu initialement.
Les banques, déjà soumises à des prises de bénéfices, ont été directement affectées par ces interrogations sur Chypre et ont terminé la séance en net recul.
Les publications des banques américaines JPMorgan Chase et Wells Fargo au premier trimestre qui ont affiché des bénéfices record mais des chiffres d'affaires décevants, ont eu peu d'impact sur les valeurs bancaires.
BNP Paribas a lâché 2,98% à 40,72 euros, Crédit Agricole a perdu 2,81% à 6,50 euros et Société Générale a abandonné 2,91% à 26,4 euros.
Natixis a perdu 2,30% à 3,06 euros. La taxe sur les transactions financières européenne aura un coût de sept milliards par an pour la banque, a annoncé vendredi son directeur général.
Parmi les baisses significatives, on note également Capgemini (-4,09% à 34,25 euros) et Groupe Steria (-5,78% à 11,25 euros), deux sociétés directement affectées par des perspectives peu encourageantes dévoilées par le groupe indien Infosys, l'un des leaders mondiaux des services informatiques.
Du coté des hausses, on note la bonne orientation de Veolia (+1,23% à 10,27 euros) qui profite de l'annonce d'un contrat remporté en Australie de près de 645 millions d'euros. Dans son sillage Suez Environnement s'adjuge 1,16% à 10,44 euros
Alstom en revanche ne profite pas d'un contrat de 450 millions d'euros au Brésil et cède 0,17% à 31,56 euros.
JCDecaux s'est inscrit en tête du SBF120 (+2,24% à 20,75 euros) bénéficiant d'un relèvement de recommandation par Exane BNP Paribas.
Les foncières ont été bien entourées à l'image de Unibail Rodamco (+1,60% à 190,3 euros), Icade (+1,43% à 70,39 euros), Mercialys (+2,13% à 16,55 euros).
Le fabricant de kits mains libres Parrot a chuté de 6,02% à 21,84 euros après avoir vu son activité reculer de 12,2% au premier trimestre.