Dominique Gevrey, l'ex-responsable de la sécurité de Renault mis en examen dans l'affaire de pseudo-espionnage qui a secoué le constructeur, a porté plainte contre son ancien employeur pour violation du secret de l'instruction, a appris l'AFP lundi auprès de son avocat.
"Nous avons déposé plainte mercredi soir contre Gérard Leclercq, chef de la fabrication chez Renault et contre tout autre, pour recel de violation du secret de l'instruction", a déclaré à l'AFP Me Jean-Paul Baduel.
Selon lui, Gérard Leclercq a signé la lettre de convocation de M. Gevrey à son entretien préalable de licenciement, qui a eu lieu vendredi.
Dans cette lettre, M. Leclercq fait référence "aux informations contenues dans le dossier pénal", raconte Me Baduel. Or, "motiver un licenciement sur une instruction pose problème", explique l'avocat.
De plus, "Gérard Leclercq n'est pas DRH", souligne l'avocat.
Gérard Leclercq était bien directeur des ressources humaines chez Renault. Mais depuis décembre, il est directeur des fabrications et des fournisseurs et a été remplacé aux ressources humaines par Marie-Françoise Damesin.
Contacté par l'AFP, Renault précise que son avocat n'a pas encore reçu cette plainte.
Renault a réalisé vendredi l'entretien préalable au licenciement de M. Gevrey, en l'absence de ce dernier, qui est incarcéré depuis le 13 mars. Le constructeur dispose maintenant de deux jours (ouvrables, ndlr) de réflexion avant de prononcer une décision.
Soupçonné d'avoir contribué à une escroquerie au renseignement, Dominique Gevrey assure avoir agi de bonne foi en étant en contact avec une mystérieuse source, supposée avoir été à l'origine des accusations d'espionnage contre trois cadres du constructeur, depuis innocentés.