Le président de la Chambre des représentants des Etats-Unis, le républicain John Boehner, a annoncé samedi qu'il renonçait à trouver un accord global sur la dette américaine avec la Maison Blanche.
Principal interlocuteur du président Barack Obama sur les discussions budgétaires, M. Boehner indique dans un communiqué que son parti allait désormais se consacrer à trouver des mesures de moindre ampleur sur la question de la dette.
"En dépit des efforts de bonne foi pour trouver un socle commun, la Maison Blanche ne cherchera pas à obtenir un accord plus grand sur la réduction de la dette sans des hausses d'impôts. Je crois que la meilleure approche pourrait être de se concentrer sur une mesure plus réduite", ajoute-t-il.
Réagissant à ces déclarations, le directeur de la Communication de la Maison Blanche, Dan Pfeiffer, a jugé nécessaire d'avoir "une approche équilibrée" du dossier.
"Nous avons besoin d'une approche équilibrée qui requiert que les très riches (...) paient aussi leur juste part et nous croyons que les Américains sont d'accord" avec cette option, a-t-il assuré, estimant que les "deux parties ont fait de réels progrès jusque présent".
M. Obama retrouve dimanche les chefs de file du Congrès pour faire le point sur les négociations budgétaires, après avoir affirmé que l'incertitude entourant la lutte contre les déficits contribuait à alimenter le chômage aux Etats-Unis.
Après avoir relancé jeudi les pourparlers destinés à éloigner le spectre d'un défaut de paiement du pays, le président doit rencontrer en début de soirée les dirigeants de la Chambre des représentants, où ses adversaires républicains sont majoritaires, et ceux du Sénat, contrôlé par les démocrates.
Selon M. Obama, le marché de l'emploi américain a dû affronter des "vents contraires", comme "les problèmes (de dette) en Grèce et en Europe" mais aussi "l'incertitude sur la question du relèvement ou non du plafond de la dette ici aux Etats-Unis".
Les républicains rejettent le vote d'une telle mesure si elle n'est pas accompagnée de coupes budgétaires drastiques. M. Boehner a jusqu'ici officiellement refusé d'envisager de renoncer aux cadeaux fiscaux pour les plus riches, hérités de l'ère du président républicain George W. Bush.
M. Obama a de son côté accepté le principe d'une réduction importante des dépenses, mais souhaité qu'elle s'accompagne d'une hausse de la fiscalité pour les plus aisés, afin de parvenir à réduire la dette des Etats-Unis de quelque 4.000 milliards de dollars cumulés sur 12 ans.
La dette brute de l'Etat fédéral, de quelque 14.300 milliards de dollars, a atteint à la mi-mai le plafond autorisé par le Congrès.