La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG) va supprimer 5.000 emplois, notamment dans l'assurance et les crédits immobiliers, a-t-elle confirmé mardi, ce qui devrait représenter en fin de compte 2.600 suppressions nettes, selon elle.
La banque avait moins d'une heure auparavant qualifié des fuites dans la presse britannique à ce sujet de "spéculations". Elle a indiqué ensuite qu'il s'agissait d'attendre que le personnel soit informé avant de rendre l'information officielle.
LBG a précisé que "5.000 postes allaient être affectés au total", mais que ce chiffre serait "considérablement atténué par le redéploiement et la fin du recours à des sous-traitants, du personnel temporaire et du personnel offshore". Environ 1.000 emplois seront supprimés via la fin de contrats avec des sous-traitants et des employés temporaires, dont 550 à l'étranger, tandis que 1.400 postes seront redéployés ou relocalisés.
En fin de compte, "il y aura une réduction nette d'environ 2.600 postes permanents au Royaume-Uni d'ici à fin 2010", indique-t-elle.
LBG est issue cet hiver de la fusion entre Lloyds TSB et HBOS, et le gouvernement en possède 43%. Il y a encore investi 5,7 milliards de livres, 6,3 milliards d'euros la semaine dernière.
Cette annonce s'ajoute à celles, la semaine passée, de Royal Bank of Scotland, possédée à 84% par le gouvernement, qui a supprimé 3.700 emplois, et de HSBC qui en a supprimé 1.700.
LBG va supprimer 1.190 postes dans l'assurance, dont 250 par la suppression de contrats de sous-traitants et temporaires, soit 940 nets.
Par ailleurs, 950 postes seront supprimés dans le crédit immobilier, dont 680 relocalisés ou redéployés, soit une réduction nette de 270 postes.
Enfin, dans le reste du groupe, 2.280 emplois seront affectés par cette annonce, dont 720 redéployés et 750 supprimés par la fin de contrats temporaires ou de sous-traitance, soit un total de 1.350 suppressions.
Le groupe, qui en est ainsi à quelque 10.600 suppressions d'emplois depuis sa constitution (13.000 si on considère la fin des contrats de sous-traitance et de temporaires), a indiqué vouloir mener ces changements avec "considération et sensibilité". Les syndicats ont été consultés avant l'annonce. Les licenciements "n'interviendront qu'en dernier ressort", selon elle.
Le directeur de l'intégration du groupe, Mark Fisher, a remarqué que cette journée "marque une nouvelle étape importante de la réunion" de Lloyds TSB et de HBOS. "Nous continuerons à travailler en lien étroit avec les collègues affectés par ces annonces pour les aider au cours de l'année à venir", a-t-il dit.
Rob MacGregor, du syndicat Unite, a estimé que cette annonce "montrait l'étendue de l'arrogance de cette banque soutenue par le contribuable". Le secteur financier de ce pays "devrait regarder vers l'avenir, plutôt que de continuer à détruire des emplois sans se préoccuper de la manière de reconstruire la confiance du public dans le secteur financier", a-t-il dit.
"Une nouvelle semaine noire commence pour les employés de la finance, et cela dépasse l'imagination que, quelques jours après que 5.400 emplois au total eurent été supprimés chez Royal Bank of Scotland et HSBC, nous assistions à un drame supplémentaire chez les employés de cette institution partiellement nationalisée", a-t-il fait valoir.
"Le gouvernement ne peut pas continuer à faire comme si de rien n'était alors que des familles laborieuses sont punies de cette manière", a-t-il prévenu.